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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/30

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, vii.

cavité de la première vertèbre. Supprimez ce ligament par la pensée, vous ne pourrez imaginer une autre protection préférable pour la moelle. En effet, la cavité seule de la première vertèbre ne suffirait pas dans tous les mouvements à maintenir contre elle la dent sans le ligament qui l’enveloppe ; et même en admettant la réalité d’une telle supposition, on ne préserve la moelle ni de la compression, ni des contusions. Dans la réalité, le ligament intermédiaire amortit le choc de l’apophyse pyrénoïde et devient un rempart pour la moelle. Dans l’autre cas rien n’empêcherait que la moelle fût complétement écrasée si elle se heurtait incessamment à un os nu et mobile. Mais cette disposition de la dent qui naît des parties antérieures de la seconde vertèbre, et qui va s’appuyer intérieurement à la partie antérieure de la première, comment ne pas la trouver juste et la louer ? Cette région, en effet, est plus sûre que la postérieure et de cette façon[1] la moelle devait être moins incommodée. Il est donc évident par là que non-seulement il fallait que la première vertèbre fût articulée avec l’os de la tête, mais encore que la seconde le fût avec la première ; car si ces vertèbres avaient été réunies, elles se seraient gênées réciproquement dans leurs mouvements, l’une au repos, tirant toujours et arrêtant l’autre dans son action ; mais actuellement l’une et l’autre peuvent alternativement accomplir leur mouvement, tandis que l’autre demeure immobile.

Si donc il était préférable que les premières vertèbres s’articulassent l’une séparément de l’autre, la nature leur a donné assurément la forme d’articulation la plus convenable. Quelle est la forme la plus convenable ? Un fou même ne saurait, selon moi, en indiquer une autre que la forme actuelle : inférieurement, à l’opposite des cavités supérieures de la première vertèbre qui reçoivent les saillies de la tête (de l’occipital), s’en trouvent d’autres semblables (apophyses articul. infér. de l’atlas), lesquelles enveloppent les saillies de la seconde vertèbre (apophyses articul. supér. de l’axis). Grâce à ces cavités, ni l’union de la seconde vertèbre avec l’occipital [par le ligament semi-lunaire], union qui procure à la tète le mouvement d’élévation et d’abaissement, n’est gênée par la première vertèbre, bien que cette vertèbre soit placée entre la seconde et

  1. Οὕτως B. Ce mot manque dans les éditions.