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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

la première vertèbre qu’elle devait se mouvoir latéralement (voy. chap. v et vi).

Devenez donc maintenant physicien et anatomiste, et, après avoir contemplé les articulations dont j’ai parlé, considérez en vous-même s’il était possible que, sans se toucher, les éminences de la tête (de l’occipital) et les cavités situées au-dessous d’elles imprimassent à la tête tout entière des mouvements de circumduction latérale. Mais si cela est impossible, et s’il fallait absolument que dans de semblables articulations l’os de la tête fût en contact avec les parties sous-jacentes, il en résulte nécessairement que c’est avec la première vertèbre que devait avoir lieu cet assemblage. Comment donc la seconde articulation, celle qui préside aux mouvements droits, sera-t-elle construite avec une solidité égale à celle que possède la première ? Comment, si ce n’est avec les dispositions actuelles, où la seconde vertèbre présente une apophyse allongée et dressée vers la tête (occipital), à laquelle elle se rattache par un ligament robuste (ligaments odontoïdiens ; voy. p. 9) avant que le contact ait lieu.

Cette apophyse est appelée pyrénoïde par les médecins modernes ; les anciens la nommaient odontoïde, et c’est ainsi qu’Hippocrate (Épid. II, ii, 24, t. V, p. 96) la désigne[1]. Son extrémité supérieure s’appuie sur la partie antérieure de la première vertèbre (c’est-à-dire sur la facette articul. de l’arc antér. de l’atlas). Mais comme elle devait en cet endroit toucher la moelle, et qu’elle l’aurait comprimée et blessée, surtout dans ses mouvements, la nature, pour éviter toute espèce de lésion, a imaginé un moyen préservateur : après avoir creusé la première vertèbre là où elle s’unit avec la seconde, elle y a fixé la dent et l’a revêtue extérieurement (c’est-à-dire, en passant derrière l’apophyse odont.) d’un fort ligament transversal (ligam. semi-lunaire) qui sert à la fois à séparer cette apophyse de la moelle et à la maintenir dans la

    correct et conforme à la nature même des choses. Ces corrections sont d’ailleurs justifiées par Théophile, abréviateur de Galien (V, iv, p. 190, éd. Greenhill). La correction proposée par Costaeus et rapportée par Hoffmann (Variantes du XIIe livre, § 1186), rétablit à peu près le sens, mais non pas l’équilibre de la phrase.

  1. Voy. la Dissertation sur les termes anatomiques.