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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

trop grande distension. Les enfantements sont effectués par les mouvements très-violents des fœtus eux-mêmes, comme le fait a été bien constaté par Hippocrate. Un sentiment de gêne accompagne toutes ces situations, et cette gêne est produite par une triple cause, la masse excessive du fœtus, un poids trop lourd, ou une mordication : la masse, quand la matrice ne peut plus supporter son état de distension ; le poids, quand son contenu est au-dessus de ses forces ; la mordication, quand les humeurs, d’abord renfermées dans les membranes, viennent, par la rupture de ces membranes, à s’épancher dans les matrices elles-mêmes, ou encore quand le fœtus, corrompu, pourri, réduit en liquides malfaisants, irrite et mord la tunique de l’utérus.

Ainsi, dans tous les organes, les diverses actions naturelles et aussi les affections, les maladies paraissent se produire d’une façon analogue et les unes si évidemment et si clairement qu’elles n’ont aucun besoin de démonstration, les autres moins nettement, mais cependant de manière à être saisies par les esprits attentifs.

Dans l’estomac, les mordications évidentes, parce que l’estomac est très-sensible, et les autres affections, celles qui provoquent les nausées et celles qu’on appelle tiraillements d’estomac, indiquent clairement la faculté excrétoire et expulsive des choses contraires. Il en est de même dans l’utérus et dans la vessie qui reçoit l’urine. En effet, celle-ci paraît évidemment aussi recueillir et amasser l’humeur jusqu’au moment où, soit distendue par son abondance, soit irritée par sa qualité mordicante, elle ne peut plus supporter la gêne. Car chacune des superfluités se corrompt en séjournant dans le corps, celle-ci plus lentement, celle-là plus vite, et par là deviennent mordantes, âcres et incommodes pour les viscères qui les contiennent. Il n’en est cependant pas de même dans la vésicule du foie, d’où l’on peut conclure qu’elle n’a que très-peu de nerfs (voy. Utilité des parties, V, viii, t. I, p. 359). Mais l’investigateur de la nature doit ici encore trouver un équivalent. En effet, si la vésicule attire, nous l’avons démontré (II, viii. — Cf. Utilité des parties, IV, xii, xiii), l’humeur qui lui est propre, de manière à en paraître souvent remplie, et à rejeter cette même humeur sans tarder longtemps, il est nécessaire que la vésicule désire l’excrétion, quand elle en est abondamment surchargée ou que la qualité de l’humeur tourne à l’âcre et au mordant. En effet, les