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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

rassasié du suc tiré de ces aliments, pour lui, désormais, ces aliments sont un fardeau. Il rejette donc aussitôt ce superflu et le pousse en bas, tandis que lui-même se tourne vers un autre acte, l’agglutination. Cependant la nourriture en traversant tout l’intestin est entraînée par les vaisseaux qui y aboutissent, la plus grande partie pénétrant dans les veines et une petite quantité dans les artères (cf. Util. des parties, IV, xvii, t. I, p. 327), comme nous le démontrerons un peu plus tard (chap. xiv et xv). Pendant ce temps, la nourriture s’applique aussi sur les tuniques des intestins.

Partagez par la pensée en trois périodes tout ce qui concerne la nourriture : dans la première, supposez-la séjournant dans l’estomac, cuite et appliquée à satiété sur les parois de ce viscère ; une partie s’en détache pour passer dans le foie. Dans la seconde période, elle traverse les intestins, sature en s’y appliquant ces intestins et le foie, tandis qu’une faible portion circule dans tout le corps. Pendant ce temps, songez que la nourriture, appliquée durant la première période, s’attache à l’estomac. Dans la troisième période, l’estomac se nourrit déjà en s’assimilant complètement la nourriture agrégée ; il y a agrégation dans le foie et les intestins de la nourriture appliquée, distribution et application dans toutes les parties du corps. Si alors l’animal prend immédiatement de la nourriture, pendant que l’estomac la cuit et en jouit en appliquant sur ses tuniques toute la portion utile, les intestins assimileront complétement l’humeur agrégée. Il en est de même du foie. Dans tout le corps a lieu l’agrégation des parties de la nourriture appliquée. Si pendant ce temps l’estomac est contraint de demeurer sans aliment, il tirera sa nourriture des veines du mésentère et du foie, et non pas du corps même du foie. J’appelle corps du foie d’abord et essentiellement la chair même particulière du foie, puis chacun des vaisseaux qu’il renferme. En effet, pour l’humeur déjà contenue dans chacune des parties, il n’est pas probable qu’une autre partie l’attire, surtout lorsque déjà s’opère l’agrégation ou l’assimilation, mais pour l’humeur contenue dans les cavités des veines, la partie à la fois plus forte et dans le besoin, l’attire. C’est ainsi que l’estomac, dans le temps qu’il a besoin de nourriture et que l’animal ne mange pas encore, en dérobe aux veines du foie.

Comme nous avons démontré précédemment (II, ix. — Cf.