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DES FACULTÉS NATURELLES, III, xiii-xiv.

aussi Util. des parties, IV, xv) que la rate attire ce qu’il y a de plus épais dans le foie, l’élabore et le transforme en une humeur plus utile, il n’y a pas à s’étonner ici que cette humeur soit en partie attirée par chacun des organes communiquant avec elle au moyen des veines, par exemple : l’épiploon, le mésentère, l’intestin grêle, le colon, et l’estomac lui-même. De la même façon, la rate parfois rejette les superfluités dans l’estomac, et parfois, en revanche, elle attire de l’estomac une partie de sa nourriture propre.

Pour résumer ce que nous avons déjà dit précédemment, toute partie peut attirer de toute partie et lui envoyer dans des temps différents ; ce qui se passe ressemble tout à fait à ceci : imaginez un grand nombre d’animaux paissant à volonté un fonds commun de nourriture : pendant que les uns cessent de manger, naturellement les autres mangent ; ceux-ci vont cesser, ceux-là commencent, il en est qui mangent ensemble et d’autres qui mangent tour à tour ; parfois l’on voit un de ces animaux dérober sa nourriture à l’autre, si le premier a besoin tandis que le second est abondamment pourvu. De même, il n’y a rien d’étonnant que de l’extrême surface quelque chose revienne dans l’intérieur du corps, et que l’estomac reçoive du foie et de la rate par les mêmes vaisseaux qui tout à l’heure portaient de l’estomac à ces viscères.

Un fait pareil se voit clairement dans les artères comme aussi dans le cœur, le thorax et le poumon. En effet, tous ces organes se dilatant et se contractant tour à tour, il faut que la substance enlevée naguère à ceux-ci par l’attraction, leur soit renvoyée plus tard. La nature, prévoyant cette nécessité, a pourvu les orifices des vaisseaux, du cœur de membranes qui empêchent les substances de rebrousser chemin. Mais comment et de quelle façon cela a-t-il lieu ? C’est ce que nous dirons dans. notre traité De l’utilité des parties (VI, xiv, et surtout xvi). Nous y démontrerons, entre autres choses, que les orifices des vaisseaux ne sauraient être assez, étroitement fermés pour que rien ne revienne en arrière, et que dans l’artère veineuse (ce point y sera également démontré) une quantité de substance plus considérable qu’aux autres orifices retourne nécessairement en arrière. Pour le moment ce qu’il est utile de savoir, c’est qu’aucun des viscères doués d’une manifeste et grande capacité ne saurait se dilater