sans attirer quelque chose des parties voisines, ni se contracter sans rendre en l’exprimant ce qu’il a reçu. À l’appui de cette assertion viennent les explications déjà présentées dans ce livre, et les démonstrations qu’Érasistrate et nous-même, dans un autre ouvrage, avons données sur le phénomène du remplacement de ce qui est évacué.
Il existe dans chacune des artères, nous l’avons démontré ailleurs, une certaine faculté qui dérive du cœur et en vertu de laquelle elles se dilatent et se contractent. Si vous songez à ce double fait que l’artère est douée de ces mouvements et que tout ce qui se dilate attire à soi des parties voisines, vous ne trouverez nullement étonnant que les artères aboutissant à la peau, attirent l’air extérieur en se dilatant, que les artères qui s’abouchent par quelque point avec les veines, attirent la partie la plus ténue et la plus vaporeuse du sang qu’elles renferment ; que les artères voisines du cœur exercent sur lui leur attraction. En effet, dans les phénomènes du remplacement de ce qui est évacué, la partie plus légère et plus ténue suit la partie plus lourde et plus épaisse (cf. Util. des parties, VII, ix). Or de toutes les choses contenues dans le corps la plus légère et la plus ténue est le pneuma ; la seconde est la vapeur ; en troisième lieu vient la partie du sang exactement élaborée et atténuée. Telles sont les substances que les artères attirent à elles de tous les côtés. Celles qui aboutissent au derme attirent l’air extérieur. L’air en effet est très-proche de ces artères et il est essentiellement léger. Parmi les autres artères celles qui du cœur remontent vers le cou et celle qui est placée sur le rachis, et même celles qui sont situées dans le voisinage, attirent surtout du cœur lui-même. Mais les artères plus éloignées du cœur et de la peau sont contraintes d’attirer des veines la partie