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ACTION DES MUSCLES ABDOMINAUX ET THORACIQUES.

cours est consacré à l’exposition de leur mouvement. Quand tous les muscles abdominaux agissent en se contractant, ils poussent en dedans les organes de la nutrition[1] ; si le diaphragme cède, ces organes remontent dans l’endroit qu’il occupait, et épuisent ainsi l’activité des muscles ; si, au contraire, le diaphragme résiste, tout ce qui est contenu dans les cavités de ces organes est expulsé par suite de la compression qu’exercent sur eux, comme si c’étaient deux mains, à l’extérieur les muscles et à l’intérieur le diaphragme (cf. Util. des parties, V, xiv et xv ; I, p. 371-6). Ce qui aide puissamment à produire cet effet, c’est l’obliquité du diaphragme dont l’une des extrémités est adjacente en avant au cartilage du sternum, tandis que l’autre est placée en arrière vers l’origine des lombes. L’expression du résidu des intestins est opérée par l’action des muscles situés de part et d’autre, en dehors ceux de l’épigastre, en dedans le diaphragme. L’obliquité du diaphragme occasionne la descente de la matière comprimée. Pendant ce temps, le muscle du siége est oisif. Quoique les muscles abdominaux soient assez nombreux et qu’ils se contractent tous, ceux des hypochondres se contractent cependant plus fortement que ceux de la région inférieure pendant la défécation, contrairement à ce qui a lieu pendant l’émission de l’urine ; car, dans ce dernier cas, les muscles inférieurs agissent plus fortement que ceux des hypochondres. Conjointement avec ces deux ordres de muscles, les muscles intercostaux se contractent aussi, non que ce soient des organes de l’émission de l’urine ou de la défécation ; il serait de la dernière absurdité de prétendre cela ; mais ces muscles se contractent aussi, parce que la tension du diaphragme devait être égale à celle des muscles abdominaux, et qu’il était impossible que le diaphragme, qui n’est qu’un seul muscle, luttât contre des muscles grands et nombreux ; autrement il y avait danger que le diaphragme ne succombât et ne se renversât dans la cavité de la poitrine. C’est pourquoi les muscles intercostaux se contractent simultanément en le pressant de tous côtés. En effet, le thorax étant lâche, cède aisément à la pression du diaphragme, comme on peut le reconnaître en tendant les muscles

  1. Le texte imprimé porte : les organes de la nature ; j’ai suivi le manuscrit.