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DES SECTES AUX ÉTUDIANTS, ix.

de flux, et celle des amygdales, de la luette, du palais et des gencives [quand elles se trouvent dans le même cas] ; ils admettent ensuite que les canaux sont les uns dilatés et les autres fermés, d’où résulte la présence des deux affections. Quelques-uns ne craignent pas de dire que le flux et le resserrement peuvent avoir lieu en même temps dans le même canal, ce qu’il n’est même pas très-facide de se représenter. C’est à ce point-là qu’ils poussent la témérité ! Un petit nombre d’entre eux, qui.se donnent la peine de discuter et de réfléchir un peu plus longtemps, changent quelquefois d’avis, quoique difficilement, et se convertissent à la vérité.

Pour ces méthodiques donc et pour tous ceux qui veulent apprendre quelque chose avec exactitude sur les affections générales et premières, il existe des traités spéciaux. Puisque je me propose les intérêts des élèves, il est convenable d’être court. Puissent aussi les méthodiques faire leur profit de ce que je dis ! C’est ce qui adviendra s’ils cessent de se disputer et s’ils pèsent par eux-mêmes la valeur du raisonnement. Or voici ce raisonnement : ce que les méthodiques appellent phlegmon est une tumeur contre nature, douloureuse, rénitente, dure et chaude, qui, de sa nature même, ne rend pas la partie plus rare, plus dure ni plus dense qu’auparavant, mais la remplit d’une fluxion surabondante et la rend ainsi tendue. En effet, tout ce qui est tendu n’est ni plus dense ni plus dur qu’auparavant ; on peut s’en convaincre par le cuir, les courroies et les tresses de cheveux, si vous essayez de les tendre autant que possible. Ainsi le traitement de la plénitude locale consiste dans l’évacuation, car l’évacuation est le contraire de la plénitude. Quand les parties sont évacuées, il en résulte immédiatement qu’elles deviennent plus relâchées, puisque la tension est un effet nécessaire de la réplétion, comme le relâchement est un effet constant de l’évacuation ; mais ni la densité, ni la raréfaction, ni le flux, ni la rétention n’accompagnent forcément l’un ou l’autre état ; car si quelque chose est poreux, il ne s’ensuit pas qu’il y ait écoulement. Comment cela se ferait-il si le contenu était épais et peu abondant ? La densité n’entraîne pas non plus nécessairement après elle la rétention, car ce qui est abondant et ténu s’écoule même par des canaux étroits. Il vaudrait donc mieux que les méthodiques lussent les livres des anciens pour y