Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/414

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
402
DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, iv-v.

rale, est un théorème. Les théorèmes reposent plus particulièrement sur les phénomènes ; ainsi, dans la phlegmasie, on déduit le théorème suivant des phénomènes : Si quelqu’un a une phlegmasie, il existe une tumeur rénitente qui amène une douleur pulsative. Par conséquent, les phénomènes sont le commencement de la découverte des théorèmes, et les théorèmes trouvés comme conséquence des phénomènes sont le principe de la constitution de l’art. C’est de cette façon que les théorèmes se fondent en quelque sorte sur les phénomènes. — Ils sont déduits de la manière suivante des choses qu’on perçoit clairement au moyen d’un intermédiaire : Si quelqu’un présente tels et tels symptômes, il a une pléthore sanguine. Le foie ou les reins ou quelque autre organe sont malades s’ils présentent tels ou tels symptômes. — Les théorèmes se basent de la manière suivante sur les choses prouvées auparavant : On admet comme prouvé qu’il existe une coction, que les matières soumises à la coction se fondent et deviennent liquides, et qu’ensuite elles sont distribuées à travers le corps, et que les malades ont besoin d’aliments qui n’exigent pas un grand travail d’assimilation. On fonde sur ces données le théorème suivant : Tout régime humide convient aux fébricitants (Aph., I, 16). — Les théorèmes se fondent sur les choses évidentes de la manière suivante : Tout excès est ennemi de la nature (Aph., II, 51) ; — ni la plénitude, ni la faim, ni aucune autre chose n’est bonne si elle dépasse les bornes de la nature (Aph., II, 4) ; — quand la plénitude engendre la maladie, l’évacuation la guérit (Aph., II, 22). Comme ces deux termes sont évidents, à savoir que, dans les deux premières propositions, les choses dont il s’agit sont au-dessus des forces de la nature, et dans la dernière que la cause étant enlevée le mal cesse de se produire, il en résulte la formation des théorèmes dont je viens de parler.

Tout théorème est général et inébranlable. Ils se trompent donc ceux qui soutiennent que l’art est conjectural, par la raison que les théorèmes seraient également entachés de conjectures ; car on ne dit pas que l’art est conjectural à cause des théorèmes, puisqu’ils sont inébranlables, mais à cause de la pratique et de l’intervention des médecins ; en effet, comme les résultats de cette intervention sont douteux, ils rendent l’art conjectural ; tandis que les théorèmes de tous les arts sont également solides et inébranlables ; mais