Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
419
RÉFUTATION DES EMPIRIQUES.

même dans la dyspnée, ne sachant pas si c’est l’estomac, ou le poumon, ou le foie, ou le diaphragme, ou quelque autre partie dont l’affection produit ce symptôme, mais certains seulement qu’il s’agit d’une affection locale, nous pouvons établir notre observation d’après les symptômes comme d’après le síége même du mal. Les symptômes qui ne se rapportent ni aux lieux, ni à la cause, ni à la force, nous les tenons pour superflus.

Il faut apprendre aux empiriques d’après quel principe nous observons l’utilité ou l’inutilité des symptômes, en leur disant que nous observons les symptômes eu égard aux espèces seules[1], uniquement dans les circonstances où il n’y a aucune utilité à considérer les forces, l’intensité, l’ordre, le temps, ni quelque autre particularité analogue ; comme dans l’agacement des dents, on déduit l’emploi du pourpier. — Qu’est-ce donc qui nous empêche, répondront-ils peut-être, d’observer de la même manière [dans tous les cas] ? — Vous observez comme nous, leur répondrons-nous, dans les cas où il est utile de prendre les [seules] espèces en considération ; mais dans tous les autres cas, [où nous devons tenir compte du temps, de l’intensité et des forces], il n’y a plus d’accord entre nous. — S’ils nous objectent : la morsure de l’hémorrhoüs est suivie de plusieurs symptômes et vous ne déduisez rien de leur observation. Certainement si, leur répondrons-nous ; seulement notre observation ne porte pas sur les symptômes, mais sur la cause procatarctique (occasionnelle) ; nous cherchons les symptômes afin d’arriver à la compréhension des causes occasionnelles sur lesquelles nous ferons porter notre observation. En effet, ignorant la cause [prochaine] et n’ayant pas de traitement basé sur l’indication, nous faisons porter l’observation sur les causes occasionnelles.

Nous tenons compte non-seulement des causes, mais aussi des parties affectées ; par exemple nous déduisons quelque chose de l’observation de l’affection du foie ou de la rate. Si les empiriques disent : chacune de ces affections est-elle suivie d’un symptôme ? nous leur répondrons qu’il n’y a pas seulement un symptôme,

  1. C’est-à-dire les catégories de symptômes qui se rapportent à une même maladie ; par exemple, tous les symptômes qui se rapportent à la fièvre. Voy. plus haut, le commencement du chapitre.