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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xiv.

mais plusieurs. Nous nous occupons de ces nombreux symptômes avec un grand scrupule, non pour tirer parti de tous, mais pour saisir ceux sur lesquels nous basons notre déduction. Chez les hépatiques, nous reconnaissons que le foie est affecté, et c’est sur cela que nous basons l’observation qui conduit au traitement ; il en est de même pour les autres maladies. Le plus souvent l’observation déductive est basée sur la cause procatarctique, car l’emploi du pourpier ne se déduit pas de l’agacement des dents, mais de l’affection qui est causée par les substances acides ou fortement astringentes ; par conséquent le pourpier n’est d’aucune utilité quand les dents sont agacées par une fluxion, ou par un vomissement, ou parce que l’on scie quelque chose. Recherchant donc d’abord la cause qui a produit l’agacement, nous mettons cette notion à profit de la manière qui a été dite. Les moyens qu’on emploie dans ce cas ne sont pas dirigés contre les causes occasionnelles, car elles n’existent plus, mais contre les causes prochaines. Voilà ce qu’on pourrait opposer avec raison contre la méthode qui consiste à observer le traitement sur le concours des symptômes. Il faut demander en outre aux empiriques comment ils observent le temps de l’emploi des moyens de traitement, ou leur quantité, ou le temps de donner les aliments, ou leur quantité.


Chapitre xiv. — Que l’histoire telle que l’entendent les empiriques est inutile.


Je vais montrer maintenant que l’histoire, telle que les empiriques l’entendent, est à la fois inutile et impossible. Ils se servent de l’histoire par la raison suivante : souvent il survient certaines maladies pour lesquelles ils n’ont point encore trouvé de traitement basé sur l’observation ; en conséquence, afin d’avoir dans ce cas un secours à portée, et de n’être pas réduits à attendre la terminaison naturelle, ils se servent de l’histoire. Ils y ont recours, non-seulement dans ce but, mais aussi dans celui de rendre l’enseignement moins long, car il est suivant eux impossible que celui qui apprend rencontre tous les symptômes, et qu’il fasse lui-même l’observation sur tous. Ils disent par conséquent que l’histoire est utile à l’exercice de la médecine, pour qu’on ne reste pas élève