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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/485

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GÉNÉRALITÉS SUR LE DIAGNOSTIC DES LIEUX AFFECTÉS.

nomme urèthre peut-il être obstrué ? C’est ce que nous allons examiner immédiatement. Tous ces modes se réduisent à trois, ce me semble. Ou le corps de l’urèthre présente une tumeur contre nature si considérablement développée, que le conduit est bouché par elle ; ou quelque corps contre nature, soit charnu, soit calleux, pousse sur lui comme une excroissance, ou quelque matière intercepte le conduit. Le corps lui-même se gonfle en une tumeur énorme provenant d’une inflammation, d’un squirrhe, d’un abcès ou d’une tuméfaction quelconque. Une masse charnue s’élèvera sur le conduit, à la suite d’une ulcération ; il y naîtra lentement une substance engendrée petit à petit par une humeur épaisse et visqueuse ; le conduit pourra être obstrué par une pierre, un caillot, du pus ou une humeur épaisse et visqueuse. Il faut donc distinguer tous ces cas, en examinant non-seulement les symptômes actuels, mais encore les symptômes passés.

Supposez que le malade soit un enfant ayant offert précédemment les symptômes de la pierre : une urine aqueuse, chargée de dépôts sablonneux ; cet enfant se presse continuellement la verge, qui est flasque ou en érection sans motif ; puis une ischurie subite se déclare. D’après cela, on devra supposer, non sans raison, que le calcul est engagé dans le col de la vessie. Faites donc coucher l’enfant sur le dos, les jambes beaucoup plus élevées que le reste du corps, puis secouez-le en divers sens, de façon que la pierre tombe du conduit. Après ces manœuvres, dites à l’enfant d’essayer d’uriner. Si la tentative réussit et si l’urine est sécrétée, vous serez convaincu que vous possédez le diagnostic exact de la cause et, en même temps, que vous avez trouvé le mode de traitement. Si la rétention persiste, vous secouerez de nouveau plus fortement ; si après ces secousses, elle persiste encore, alors, avec l’instrument nommé cathéter, vous expulsez la pierre du col et vous rouvrez le passage à l’urine. Si, au contraire, les signes de la pierre ne paraissaient pas avoir précédé la rétention, et qu’il y eût écoulement de sang, il serait à présumer qu’un grumeau obstrue l’urèthre (cf. VI, iv). Il arrive aussi que, dans l’ulcération de la vessie, l’écoulement de sang ne l’a pas précédé, mais que le caillot s’est formé peu à peu. Il arrive encore que le sang, coulant par les uretères des reins dans la vessie, forme le caillot. En présence de telles conjectures, le cathéter est encore utile,