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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/486

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DES LIEUX AFFECTÉS, I, i.

comme aussi lorsqu’on suppose que du pus ou qu’une humeur épaisse et visqueuse obstrue le conduit.

Voici comment la connaissance des symptômes antérieurs nous conduira à une semblable conjecture. S’il y a eu précédemment une affection de la vessie ou des reins, qui puisse faire supposer qu’il s’est formé un amas de pus assez considérable pour obstruer vraisemblablement le conduit, vous conjecturerez que l’urine est arrêtée par cette cause. Vous jugerez de même encore si plus haut que les reins, il a existé précédemment, dans une autre partie, un ulcère dont la rupture a vraisemblablement fait passer le pus dans les reins. S’il n’y a aucun symptôme antérieur semblable, nous nous enquerrons du genre de vie que mène le malade. Est-ce un homme oisif, ou se nourrit-il de mets abondants qui engendrent des humeurs épaisses ou visqueuses ? De même, si nous pensons qu’une caroncule engendrée par une ulcération obstrue le canal de la vessie, nous tirerons cette induction des signes qui ont précédé l’ulcération et de la nature de l’urine évacuée par le cathéter. — Voici un cas semblable dont j’ai été témoin. L’introduction du cathéter produisit une sensation douloureuse à cet endroit du conduit où nous supposions l’existence antérieure de l’ulcération. La chair ayant été rompue par le cathéter, l’évacuation de l’urine fut suivie de la sortie de quelques gouttes de sang et des morceaux de chair.

Ces détails rentrent dans le plan de notre ouvrage. Quant à la question signalée tout à l’heure (p. 471, l. 23), il est déjà évident qu’elle est simplement spéculative, sans aucun intérêt pour la pratique de l’art. Ce qu’il y a d’utile pour la pratique, c’est de savoir que le conduit est obstrué par un caillot, si cela se trouve ainsi, ou par un calcul. Mais faut-il dire que l’état qui se produit est une affection du conduit, ou que la cause de l’ischurie réside dans le conduit ? C’est une de ces questions sans utilité pour la pratique. Je ne sais comment Archigène s’arrête longtemps sur de pareilles recherches, après avoir écrit sur ces sujets d’une façon si obscure qu’il n’est compris de personne.

Reprenant donc notre raisonnement, arrivons à déterminer comment, par les symptômes passés et présents, on reconnaît la cause de l’ischurie. Quelqu’un ayant été frappé violemment à la partie nommée périnée, une inflammation s’ensuivit. Il ne pouvait