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DES LIEUX AFFECTÉS, I, i.

dans cette faculté, comme s’ils rendaient service à l’art médical en substituant au mot lésion le mot empêchement.

De semblables recherches, disais-je, sont spéculatives et exercent le raisonnement, sans aider ni au diagnostic des affections ni à la découverte des lieux affectés. Mais la recherche dont je parlais tout à l’heure rentre essentiellement dans le plan de notre présent ouvrage, et ce qui en ressort immédiatement, c’est qu’il faut apprendre d’abord exactement par l’anatomie quelle est la substance de chaque partie, ensuite qu’on doit connaître les fonctions des parties et les rapports que ces parties ont avec celles qui les avoisinent, rapport qui est compris sous le nom de position. La connaissance de l’utilité importe beaucoup aussi pour découvrir les lieux affectés. En effet, les fonctions sont les mouvements actifs des parties, les utilités résident dans toutes ces parties, même quand elles n’agissent pas. Ainsi, pour ce qui est de l’évacuation de l’urine, la fonction qui consiste à évacuer s’exerce par la contraction de la vessie, parfois avec le concours des muscles de l’hypogastre, quand l’urine est très-peu abondante ou que la vessie est sans force. Cependant toutes les autres parties sont utiles pour l’action. En effet, si la cavité de la vessie n’avait pas exactement la figure que nous lui connaissons, si son col n’était percé entièrement, et si les uretères n’avaient pas été insérés sur elle obliquement, c’est en vain qu’elle jouirait du mouvement péristaltique. C’est donc de la connaissance de ces faits que résulte le diagnostic des parties affectées en même temps que des affections qu’elles présentent, et non de la question de savoir s’il faut dire que l’affection réside ou non dans l’organe obstrué.

Il existe une question semblable à celle-ci, concernant les parties déjà affectées, mais n’ayant pas encore en elles une diathèse spéciale. On appelle diathèse spéciale celle qui persiste encore quand la cause qui l’a produite a cessé. D’après cette considération, quelques-uns disent que la tête n’est nullement affectée dans les céphalalgies qui proviennent de l’humeur bilieuse renfermée dans l’estomac. En effet, aussitôt que cette bile est vomie, la céphalalgie disparaît, tandis que si elle persiste après le vomissement, alors, disent-ils, c’est la tête qui est affectée. Ils le disent bien plus encore quand il survient aux yeux des symptômes semblables à ceux qu’entraînent les suffusions (cataractes), par suite