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GÉNÉRALITÉS SUR LE DIAGNOSTIC DES LIEUX AFFECTÉS.

de raccumulation d’une superfluité à l’orifice de l’estomac (voy. III, ix). Ce sont là, en effet, comme des ombres d’affections.

Nos devanciers, trop prolixes sur toutes les questions semblables, ont très-peu écrit sur le diagnostic des lieux affectes. Pour nous, nous suivrons une route opposée à ceux-ci ; exerçant, et pour ainsi dire façonnant, nos lecteurs attentifs à devenir habiles dans le diagnostic des parties affectées. Nous supposions tout à l’heure (p. 474-5) l’incapacité d’uriner résultant d’une distension de la vessie ; eh bien ! supposons maintenant la rétention d’urine survenue sans gonflement de la vessie. Il faut, dans une semblable ischurie, que les uretères et les reins soient obstrués. D’un autre côté, on doit examiner les symptômes antérieurs de l’ischurie, s’enquérir si les reins ont été affectés de la pierre, d’une inflammation ou de quelque autre maladie. Il faut encore rechercher la disposition générale du corps, afin de distinguer autant que le permet une conjecture fondée sur l’art, si c’est dans les reins mêmes qu’a pris naissance l’obstruction par suite de calculs ou d’humeurs épaisses, ou bien si c’est dans ce qu’on nomme les uretères, lesquels sont les conduits prolongés des reins dans la vessie. En effet, certains symptômes conduisent à un diagnostic parfait, ainsi que nous le disions tout à l’heure des symptômes qui manifestent clairement la propriété de la substance affectée. Certains autres sont sous la dépendance d’une conjecture logique inductive, et par cela même donnent lieu à de longues discussions, même quand on écarte les sophistes, comme dans le cas actuel nous avons mis dédaigneusement de côté, et sans hésiter, Asclépiade, lequel a écrit sur l’accumulation de l’urine dans la vessie, des choses étranges que nous avons réfutées ailleurs (Fac. nat., I, xiii et suiv.). Déjà tous les anatomistes ont condamné ce qui a été écrit sur l’âme dirigeante par ceux qui sont d’avis qu’elle réside dans le cœur (voy. III, v et suiv.) ; les partisans d’Archigène n’osant pas abjurer publiquement cette opinion et la voyant convaincue d’erreur par beaucoup d’autres arguments, et non moins encore par la guérison des gens atteints de phrénitis et de léthargus, tournent en tous sens leurs raisonnements, disant tantôt une chose, tantôt une autre, tout en n’éclaircissant rien du tout, comme cela se voit certainement dans le troisième livre d’Archigène Sur les lieux affectés. Nous avons parlé longuement de l’âme dirigeante dans les Com-