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GÉNÉRALITÉS SUR LE DIAGNOSTIC DES LIEUX AFFECTÉS.

(§ 24) : « Quelqu’un, dans une fièvre qui n’est pas mortelle, accuse de la céphalalgie ou se plaint qu’une sorte de nuage noir lui passe devant les yeux ; si une douleur du cardia survient ensuite, un vomissement bilieux s’ensuivra. » — Un peu plus loin (ibid.) il ajoute : « Chez les individus qui, dans une fièvre de cette nature (fièvre tierce), souffrant de la tête, au lieu de nuage noir qui passe devant les yeux, éprouvent un obscurcissement de la vue, ou voient des étincelles, et qui, au lieu d’une douleur du cardia, ressentent une tension dans l’hypochondre gauche ou droit, sans douleur ni inflammation ; chez ceux-là on s’attendra à un écoulement sanguin par le nez, et non à un vomissement. » Telles sont les paroles d’Hippocrate. Il nous y enseigne que souvent des humeurs s’étant accumulées dans l’estomac, certaines images viennent troubler la vue ; mais s’il ne remontait absolument rien des humeurs aux yeux, il ne se manifesterait aucun symptôme semblable, comme il ne s’en manifesterait pas non plus si rien ne se portait aux conduits des oreilles ou du nez, ou au corps de la langue. Évidemment donc, il faut que les yeux participent en quelque chose à la diathèse de l’estomac, si l’animal doit avoir des erreurs dans la vue.

De même encore, lorsque Hippocrate dit (Aph., IV, 28) : « Les déjections bilieuses cessent quand survient la surdité, et la surdité cesse lorsque surviennent les déjections bilieuses, » quel est le commentateur assez frivole pour omettre, dans le discours, les affections des oreilles, et dire que si la bile, précédemment évacuée à travers le canal intestinal, remonte aux yeux, alors survient la surdité ? Il est donc toujours nécessaire de commencer par l’organe de la fonction lésée, puis de chercher quel est, dans cet organe, le mode de lésion, si elle a déjà une disposition à persister, ou si, étant déjà formée, elle n’est pas devenue persistante. Quand elle est en train de se former, il faut examiner si la cause générative de l’affection est renfermée dans la partie, ou si elle l’a traversée. Par exemple, si l’humeur cristalline s’est desséchée outre mesure, l’affection est enracinée dans la partie, et elle devient propre à sa substance. Mais si une humeur épaisse se rassemble à la pupille, la substance n’est pas encore lésée, bien que la cause du symptôme soit contenue dans l’œil ; elle ne fait que le traverser, quand une humeur en train de s’évaporer est