Il convient donc de ne pas négliger ces questions ; mais en prêtant une exacte attention, il faut laisser à part tout ce qui ramène des discussions dialectiques et examiner avec soin tout ce qui conduit au diagnostic de la partie affectée. C’est le moyen de prévoir l’affection future et de guérir convenablement celle qui existe déjà. C’est ainsi encore que sans s’inquiéter de termes sujets à contestation, on retirera des choses l’utilité qu’elles présentent. Supposons qu’en se levant de bon matin on se plaigne de rapports nidoreux, ou exhalant quelque autre odeur, par exemple celle d’œufs frits ou une autre plus désagréable et fétide ; la personne qui éprouve des rapports nidoreux convient qu’après son souper elle a mangé d’un gâteau dont l’odeur est nidoreuse comme est celui qu’on compose avec de l’huile et de l’itrium (voy. Oribase, t. I, p. 562) ; une autre ayant mangé des œufs frits reconnaît que ses rapports en rappellent l’odeur ; une troisième a mangé beaucoup de raiforts qui communiquent à ses rapports quelque chose de nidoreux et de fétide. Tout le monde avoue que les aliments chez ces personnes n’ont pas été cuits (digérés) convenablement ; cependant, dans ce cas, l’estomac lui-même n’a été nullement affecté, et dans sa manière d’être il n’a pas failli à son action, non plus que quand on rend intacts les pépins de raisin. En effet, s’il eût été dans la nature de l’estomac humain de transformer les pépins de raisin, nous serions alors en droit d’accuser le corps même de l’estomac, et nous penserions qu’il est dans un état fâcheux. Mais comme il ne possède pas cette faculté et qu’un des caractères de la substance des grains de raisin, c’est de n’être pas digérés, on dira d’eux avec raison qu’ils n’ont pas été digérés, mais que le corps de l’estomac est dans son état normal, chose si utile pour les médecins à reconnaître et à