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DES LIEUX AFFECTÉS, II, x.



Chapitre x. — De la méthode qu’il faut suivre pour reconnaître la partie affectée et l’affection dont elle est le siége, et comment on peut distinguer l’affection primitive de l’affection subséquente ou secondaire. — Voy. III, iii, p. 544.


Il appartenait à Archigène, venu après des médecins illustres, de porter encore plus de clarté dans l’enseignement : malheureusement il a fait tout le contraire, et nous-mêmes nous ne comprenons pas son langage, nous qui avons vieilli dans l’exercice de l’art. Ce qu’il aurait dû faire, je vais l’essayer. Je commencerai par indiquer la méthode générale qu’il convient de suivre pour découvrir soi-même les lieux affectés, et pour montrer aux autres le chemin. Voici la méthode, telle que nous l’avons exposée dans le livre précédent : En premier lieu, il faut s’enquérir si l’on peut trouver des signes particuliers pour chaque partie, quelle que soit la manière dont elle est affectée, ou s’ils varient suivant les affections [pour chaque partie]. En second lieu, il importe de savoir s’il y a des signes particuliers pour chaque affection, ou si ces signes varient suivant les parties, et si on doit mentionner le lieu de l’affection puis énoncer ensuite les signes. Par exemple, dans l’inflammation du poumon, il y a dyspnée avec grand malaise, de telle manière que la suffocation semble imminente, et que le malade s’efforce de se mettre sur son séant, ce qu’on appelle orthopnée ; de plus la respiration est sensiblement chaude, surtout lorsque l’inflammation est érysipélateuse, de sorte que les fortes inspirations soulagent le malade, qui désire aspirer autant d’air froid qu’il est possible ; les crachats expectorés au milieu de la toux, sont diversement colorés : rouges, jaunes, rouillés, ou bien spumeux, noirs, livides ; souvent on éprouve la sensation d’un poids sur le thorax, et une douleur qui semble venir des profondeurs de la poitrine et s’étendre au rachis et au sternum. À tout cela il faut ajouter la fièvre aiguë et le pouls particulier dont nous avons parlé dans nos livres Sur le pouls (voy. Dissert. sur la pathol.). De même, lorsque la membrane qui tapisse les côtes est enflammée, il y a aussi fièvre aiguë, avec le pouls particulier dont nous avons parlé dans notre traité Sur le pouls ; en même temps, douleur pongitive, avec dyspnée et crachats colorés, à peu près comme dans la péripneumonie (voy. IV, viii) : tels sont les phénomènes ordinaires. La dyspnée est commune aux deux affections ;