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COMMENT ON DOIT S’EXERCER AU DIAGNOSTIC.

c’en est une conséquence nécessaire, car la partie affectée est un organe respirateur ; la fièvre est due à [la nature de] l’affection et au siége du mal ; la plèvre et le poumon sont situés près du cœur, et l’inflammation est une affection chaude ; la toux est inhérente aux organes respiratoires ; les crachats sont produits par l’affection même : car il a été démontré que toute phlegmasie résulte d’un afflux de sang ; par conséquent, si le sang est bilieux, la matière expectorée est jaune ou jaunâtre ; s’il est phlegmatique, la matière est spumeuse et blanche ; s’il est mélancholique, elle est noire ou livide ; dans les autres cas elle est rouge ; mais le plus souvent les crachats sont plutôt bilieux. Le plus ordinairement, les matières expectorées sont bilieuses dans la pleurésie, et phlegmatiques dans la péripneumonie, ainsi que nous l’avons démontré ailleurs. Les matières excrétées par les parties enflammées sont rejetées à travers la trachée-artère, par suite de la position et de la conformation des parties : elles n’ont que cette voie pour s’échapper[1].

L’estomac a deux ouvertures ; c’est cependant plutôt par l’ouverture supérieure que sont rendues et vomies les matières nuisibles qu’il renferme ; les matières intestinales sont rendues plutôt par la voie des selles, celles des reins et de la vessie, par les urines ; les matières venant du cerveau sont évacuées le plus souvent par le nez, quelquefois par le palais et par les oreilles. Donc les signes pathognomoniques des lieux affectés se tirent tous des symptômes, et leurs variétés, de la lésion de la fonction, de la qualité des matières excrétées, des tumeurs contre nature, ou des souffrances, ou de l’altération de la couleur qui survient, soit dans tout le corps, soit dans une partie seulement, soit dans deux, et surtout dans les yeux et la langue. Il y a, en outre, les phénomènes particuliers de ce qu’on appelle spécialement sympathie : nous en avons parlé dans le premier livre (chap. vi. — Voy. aussi III, iii).

Mais il me semble qu’il est temps d’exercer à la connaissance du diagnostic les amis qui m’ont engagé à écrire ce traité. Tout exercice consiste à faire rentrer les cas particuliers dans une méthode générale. Cette manière est de beaucoup la meilleure, ainsi que

  1. Galien, par cet exemple, veut démontrer que dans une maladie les signes sont propres, tantôt à la partie affectée, tantôt à l’affection, tantôt aux deux à la fois.