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COMMENT ON DOIT S’EXERCER AU DIAGNOSTIC.

inflammations du foie, mais bien dans les affections hépatiques proprement dites. Ainsi donc, ce qu’il y a de mieux à faire, lorsque les excrétions ne peuvent fournir aucun signe, c’est de palper l’hypochondre droit, sans se décourager, si l’on ne trouve point de tumeur. Il est possible en effet que l’inflammation n’existe que dans les parties concaves du foie (face inférieure) ; il se peut aussi qu’elle ne siège que dans les parties convexes (face supérieure), non pas dans toute leur étendue, mais dans celles seulement qui se cachent sous les fausses côtes. On engagera donc le malade à respirer fortement, et on lui demandera ensuite s’il ne sent pas comme un poids qui serait suspendu des parties supérieures ou qui pèserait sur les parties voisines. On voit des malades affectés, dans cette région, d’une tumeur contre nature, qui respirent difficilement à cause de la gêne qu’éprouve le diaphragme, et que la moindre toux irrite. Dans tous ces cas, le signe le plus certain pour le diagnostic, c’est l’état du pouls durant tout le temps de la maladie ; lorsque la maladie se prolonge, les autres symptômes ont aussi leur importance. La langue change de couleur, ainsi que tout le corps, dans les affections hépatiques de mauvaise nature. De même la toux augmente dans les affections [chroniques] de poitrine, et avec le temps apparaissent tout à fait les matières expectorées par la toux. Il est impossible qu’il y ait difficulté de respirer, s’il n’y a point lésion des parties ou des organes chargés de cette fonction : il arrive cependant que ces parties n’ont point de maladie particulière ; mais que la respiration est difficile, parce que le diaphragme est distendu ou comprimé.

Quelque chose de semblable se passe dans le lieu qui renferme le principe directeur de l’âme (l’encéphale) ; comme c’est en lui que résident la science, toute espèce d’opinion, et la pensée, dès que l’une ou l’autre est troublée, nous sommes portés à croire que ce principe est affecté de quelque manière. Lorsque dans la pleurésie et dans la péripneumonie survient le délire, personne ne s’avisera de dire que ce symptôme vient de la plèvre ou du poumon ; mais tout le monde conviendra que la partie où réside le principe de l’âme est affectée par sympathie, et chacun s’efforce de démontrer que la manière dont se produit cette sympathie est conforme à ses propres doctrines. Dans d’autres affections, dit-on, ce principe est affecté, non par sympathie, mais primitivement, par