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COMMENT ON DOIT S’EXERCER AU DIAGNOSTIC.

manifeste, s’il est vrai qu’il importe avant tout pour la thérapeutique de savoir à quelle partie il faut appliquer les remèdes. Avant qu’une affection idiopathique se déclare dans le cerveau, lorsqu’il n’est lésé que par sympathie, si la partie primitivement affectée est guérie, il ne reste plus aucun symptôme du côté de l’encéphale ; mais si une affection permanente, produite par sympathie, se déclare également à l’encéphale, il ne faut pas se contenter d’appliquer le remède à la partie primitivement affectée, il faut encore l’appliquer à la tête. Maintenant, il importe de savoir pour cela, d’une manière bien exacte, si c’est l’encéphale qui est primitivement affecté ou les méninges ; en tous cas, c’est à la tête que l’on applique les remèdes. C’est, donc moins de cela qu’il faut se préoccuper que de découvrir la nature de la maladie ; il faudra la rendre sèche si elle est humide ; humide si elle est sèche, de même qu’il faudra la rendre chaude, si elle est froide, et froide si elle est chaude. Si l’affection est compliquée [de deux éléments], il faudra recourir pour la guérir à une combinaison contraire, en rendant humide et froid ce qui est sec et chaud et réciproquement ; on agira de même pour les deux autres complications. Quant à toutes les autres maladies, dont j’ai fait connaître la forme (ἰδέα) dans mon traité Sur la différence des maladies, on suivra ces préceptes pour chacune d’elles. Le traitement des maladies, qu’elles siégent dans l’encéphale ou les méninges, étant semblable, la question de savoir dans laquelle de ces deux parties réside le principe intelligent, est plus utile à la théorie qu’à la thérapeutique.

II n’en est pas de même si le principe de l’âme a son siége dans le cœur : tout alors diffère [aussi bien la théorie que la pratique]. Supposons que la bile jaune accumulée dans la substance du cœur et corrompue produise la phrénitis, les onctions avec l’huile de rose sur la tête ne passeraient-elles pas pour un traitement ridicule ; en effet, si ce remède est efficace pour combattre la cause du mal, on peut l’appliquer, non pas sur la tête, mais sur la poitrine même et sur la partie seulement qui recouvre le cœur.

Nous avons déjà fait une distinction importante, savoir qu’il ne faut pas se contenter de connaître le lieu affecté, mais encore la cause qui produit le mal. Prenons un exemple : le délire