Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/553

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
541
COMMENT ON DOIT S’EXERCER AU DIAGNOSTIC.

en fureur. » Nous avons amplement dit ailleurs que le chaud excite les mouvements et par suite l’insomnie, que le froid rend l’animal paresseux et immobile, et produit aussi le sommeil et le coma. Quiconque sait cela, voyant un homme dans le fort d’une fièvre ardente, en proie à l’insomnie et au délire, recouvrer le sommeil et la raison vers le déclin de la maladie, ne pourra manquer de conclure que la tête n’est point le siège d’une affection idiopathique, et que l’ardeur dévorante de la fièvre produit [sympathiquement] le délire. De même, dans la péripneumonie et dans la pleurésie, lorsque l’ardeur de la fièvre a atteint le plus haut degré, le délire consécutif n’est pas une affection idiopathique de la tête. Le signe de l’affection idiopathique d’une partie, c’est la permanence [de l’affection]. Ainsi, lorsque dans le cours d’une pleurésie, il survient un délire permanent, concluez-en qu’il y a déjà une maladie idiopathique de la tête, qui peut persister, même après la guérison de l’affection de la plèvre. On voit souvent l’engorgement glandulaire, produit par un ulcère, persister après la guérison de ce dernier. Ainsi donc, lorsqu’une affection secondaire et consécutive à une affection primitive à son apogée disparaît à mesure que l’affection première diminue, admettez que le mal a été produit par sympathie, c’est là une conjecture applicable à toutes les maladies ; dans les affections du cerveau, c’est la persistance du délire qui est le signe particulier, le délire restant toujours proportionné à la gravité de la fièvre. En raisonnant d’après le même principe, on verra que, dans les paroxysmes des accès de fièvre, il survient du carus et du coma par suite du refroidissement considérable qu’éprouve alors l’encéphale ; cet organe étant du reste préalablement prédisposé à ces affections, ou ayant une intempérie froide, laquelle n’est pas assez forte pour être la cause unique des symptômes indiqués ; mais elle augmente au commencement du paroxysme de telle sorte qu’elle devient assez forte pour entraîner la somnolence ou le carus. Ce phénomène est produit, comme je l’ai dit, par une intempérie froide ; il reconnaît aussi une autre cause, l’humeur phlegmatique accumulée dans l’encéphale.