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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, ii.

pière seule est affectée ; parfois aussi la lésion attaque la sensibilité ou le mouvement de ce qu’on nomme proprement globe de l’œil. Quand donc il arrive que, sans aucun mal apparent de l’œil, la sensibilité visuelle se perd, c’est le nerf allant de l’encéphale à l’œil qui en est cause, qu’il soit atteint d’une inflammation ou d’un squirrhe, ou lésé d’une façon quelconque, soit par un écoulement d’humeurs, soit par l’obstruction du conduit qui existe à son centre. Comme partie organique, il éprouve nécessairement ces affections ; et comme partie homoïomère, celles qu’engendrent les huit dyscrasies. En dehors de ces cas, les mêmes accidents ont lieu lorsque le pneuma lumineux n’arrive plus ou arrive en très-petite quantité de son principe situé dans l’encéphale. Quand le mouvement seul de l’un des yeux est aboli, c’est que le nerf de la deuxième paire (3e des modernes), dérivé de l’encéphale, est nécessairement atteint d’une de ces affections que j’attribuais tout à l’heure à l’autre nerf de la première paire. Mais, ainsi que nous l’a enseigné la dissection, comme il existe six muscles qui meuvent l’œil même, et d’autres qui entourent la racine du conduit qui y aboutit (cf. Util. des parties, X, ix), car c’est ainsi que les anatomistes appellent le nerf de la première paire, parce que seul il présente un trou manifeste à son centre, il arrive souvent que, ce nerf n’éprouvant aucune affection, c’est un muscle qui éprouve dans sa substance propre une de ces affections dont je viens de parler, ou bien encore que le nerf aboutissant à ce muscle est lésé. En effet, une portion du nerf issu de la deuxième paire va à chacun de ces nerfs, comme aussi aux muscles qui entourent le conduit ; qu’on considère ces muscles comme deux, comme trois ou comme un seul, peu importe pour le présent sujet, puisque nous savons que ces muscles ont pour fonction de tirer l’œil en arrière et en même temps de l’affermir, afin que le nerf mou, nommé aussi nerf optique et conduit, ne s’écarte de son trajet en aucune façon.

Les nerfs moteurs de l’œil étant donc au nombre de six, si c’est le releveur qui est affecté, dans ce cas tout l’œil paraît abaissé ; si c’est l’abaisseur, il paraît relevé. Si l’affection atteint le muscle qui tire l’œil vers le petit angle, l’œil paraît tiré vers le grand angle, et réciproquement. Si la paralysie frappe un des muscles rotateurs quel qu’il soit, tout l’œil éprouvera une distorsion obli-