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DES AFFECTIONS DE LA LANGUE.

fortement lésée, que les individus respirent avec une grande force, difficilement et comme ceux qui ronflent dans un profond sommeil. La disparition de l’apoplexie est très-souvent suivie de l’affection dite paraplégie, tandis que la terminaison du carus est généralement le retour à la bonne santé.

Le carus se manifeste dans les affections des muscles crotaphytes, comme l’a démontré Hippocrate (Articul., § 30 ; cf. t. I, p. 656-7), et dans les maladies aiguës, comme l’a écrit le même Hippocrate. Entre les deux affections, le carus et l’apoplexie, se trouve l’épilepsie, qui amène des convulsions de tout le corps, et qui pourtant n’aboutit pas à une paraplégie. Une humeur froide ou épaisse, ou excessivement visqueuse, est cause de ces trois maladies. Mais, dans les carus et les épilepsies, ce sont les ventricules qui ordinairement sont plus affectés, et le corps de l’encéphale l’est moins ; dans les apoplexies, c’est le corps qui l’est davantage. Dans les carus, les parties antérieures sont plus affectées ; dans les apoplexies et les épilepsies, les antérieures et les postérieures le sont également. Dans les catalepsies et dans les affections dites catoché, les parties postérieures sont plus affectées. Mais quand un os est perforé par le trépan, si le ventricule moyen est comprimé, le carus s’empare de l’individu, sans convulsion ni gêne de la respiration, caractères qui sont propres, l’un à l’épilepsie, l’autre à l’apoplexie, comme le maintien de la respiration naturelle est un caractère du carus et de la catalepsie. Le carus s’accompagne de l’occlusion des paupières ; dans la catalepsie, les paupières sont ouvertes. De même que dans la trépanation, si quelqu’un, appuyant sans soin le méningophylax[1], a comprimé la méninge plus qu’il ne convient, le carus se manifeste ; de même lorsqu’un os du crâne, brisé violemment, comprime les ventricules du cerveau, et surtout le ventricule moyen, le carus survient également. Cette affection se montre encore à la suite des vives douleurs, la puissance du pneuma psychique s’étant écoulée avec elles. J’appelle pneuma psychique, comme vous savez, le

  1. Lame métallique qu’on introduisait entre le crâne et les méninges, pour éviter la compression ou la blessure de ces membranes et du cerveau pendant l’opération du trépan. — Voy. Galien, Manuel des dissections, VIII, vii ; Celse, VIII, iii, et la Dissert. sur la Chirurgie.