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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, iv-v.

pneuma des ventricules de l’encéphale, qui est le premier organe servant à l’âme pour envoyer dans toutes les parties du corps la sensibilité et le mouvement. Il m’a donc paru préférable de définir actuellement les affections de l’encéphale, et à cause de leur rapport avec le sujet en question, et parce qu’il en a été parlé d’une façon assez indéterminée dans le livre précédent.

Je reviens aux affections de la langue, dont les unes sont communes à cause de ses relations avec l’encéphale et les nerfs, et dont les autres sont propres à la langue seule. De même que, par ses rapports avec l’encéphale, la langue était lésée dans son mouvement par les affections de la septième paire (12e des modernes), de même elle est gênée dans sa sensibilité par celles de la troisième, que les anatomistes nomment nerf mou, laquelle s’insère, comme vous savez, et se distribue dans la tunique qui enveloppe la langue : ainsi se comporte une partie des nerfs de la septième paire dans les muscles qui meuvent la langue. Les affections propres à la langue seront trouvées sans difficulté par ceux qui se rappellent ce que j’ai dit tout à l’heure (chap. ii) des affections propres aux yeux. En effet, les dyscrasies des muscles de la langue, comme parties homoïomères, gênent ses mouvements, de même que les dyscrasies de la membrane externe qui la recouvre gênent l’exercice des deux sens du toucher et du goût. Quant aux affections organiques, inflammations, squirrhes, œdèmes, érysipèles et suppurations, toutes sont écartées du présent traité, attendu qu’elles sont diagnostiquées par les yeux et le toucher ; car notre but est d’examiner toutes les parties dont nous ne pouvons discerner les affections par la vue ni par le tact, et qui doivent être découvertes à l’aide de certains signes, par un procédé démonstratif, et, pour dire en un mot, par le raisonnement.


Chapitre iv. — Méthode à suivre dans le diagnostic des affections de l’oreille.


En raisonnant de même à l’égard de l’ouïe, toutes les affections qui se manifestent dans les cavités visibles des oreilles ne réclament pas un diagnostic par le raisonnement. Pour celles qui surviennent quand le conduit auditif paraît exempt d’affection, mais que l’organe de l’ouïe est lésé dans sa fonction acoustique, nous les diagnostiquons par la méthode rationnelle. Si le sens de