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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, vii.

Mais comme les organes mêmes de la respiration se trouvent être nombreux, et que, de plus, il y a un nombre non médiocre de parties qui peuvent être affectées sympathiquement, il y a naturellement beaucoup de distinctions qui servent à découvrir les lieux affectés primitivement et ceux qui le sont par sympathie. Il est donc possible immédiatement, d’après le seul mode de la respiration, de former une conjecture sur le lieu affecté et sur sa diathèse, Supposons, en effet, que le patient en respirant remue le thorax tout entier, de manière qu’en avant le mouvement remonte jusqu’aux clavicules ; de chaque côté, jusqu’au sommet de l’épaule (ἐπώμις) ; en arrière, jusqu’aux omoplates. Il résulte de cette respiration une indication de trois diathèses : la première, d’une chaleur inflammatoire dans le poumon et le cœur ; une autre, d’un rétrécissement dans un des organes respiratoires ; la troisième, d’une faiblesse de la faculté motrice des muscles du thorax. Il faut donc, à la vue d’une pareille respiration, examiner d’abord le pouls ; il indiquera la quantité de la chaleur, comme il est écrit dans le livre Sur les pronostics tirés du pouls (III, ii), En second lieu, on considérera l’expiration, et on examinera si elle est fréquente, précipitée, avec exsufflation, et en troisième lieu, on palpera le thorax dans la région du sternum. Si on le trouve brûlant, on a ainsi tous les signes de la plénitude de chaleur, signes auxquels s’ajoutent par surcroît ceux que fournissent une face et des yeux rouges, une tête brulante, une soif ardente, une langue sèche et rugueuse, et le sentiment du patient lui-même qui se plaint d’être en feu. Si, les signes de l’inflammation étant médiocres, le thorax se dilate fortement, cela marque un rétrécissement des organes respiratoires ; dans ce cas, où le larynx éprouve quelque affection, où le thorax et le poumon sont remplis d’une quantité d’humeurs, où il se forme dans ces cavités quelque excroissance du genre de celles qu’on nomme tubercule cru (φῦμα). Pour le larynx, nous avons exposé toutes les affections primaires ou sympathiques qu’il présente ; celles du poumon et [de la cavité] du thorax (voy. chap. viii et suiv.) seront, un peu plus loin, distinguées soigneusement. Notre but, pour le moment, est d’exposer les affections de la moelle résultant soit d’autres causes, soit de ce qu’on nomme atonie.

L’atonie dérive parfois de l’encéphale, dont la moelle tire les