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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/615

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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

deux facultés sensitive et motrice. Parfois aussi la moelle seule est atteinte d’une affection primaire, et, par suite, d’une dyscrasie propre qui s’est formée soit dans sa totalité, soit dans des parties différentes. Beaucoup de médecins n’y ont pas songé, bien que souvent ils aient vu certains malades tellement paralysés qu’ils pouvaient à peine remuer les doigts de la main, et cependant respirer avec toutes les parties du thorax, sans qu’une chaleur brûlante les contraignît à une grande respiration. Cela arrive aussi en raison de la cause suivante : le diaphragme, quand il est assez robuste, produit seul la respiration sans violence, dans les cas où l’animal est au repos ; quand il est faible, il ne peut seul accomplir la fonction de la respiration. Il est aidé dans ce cas par les muscles intercostaux, et aussi, lorsque l’animal a encore besoin d’une respiration plus forte, par tous les muscles supérieurs, dont les plus considérables meuvent manifestement avec eux les épaules. Lors donc que vous voyez un individu employant à respirer toutes les parties du thorax et néanmoins ne respirant pas fréquemment, examinez, dans ce cas, à quel point se dilatent le thorax et les ailes du nez. Vous trouverez qu’il les contracte et produit une petite dilatation du thorax, non pas comme ceux dont la force respiratoire est accrue par la quantité de chaleur dans des fièvres brûlantes (causus) ; car ceux-ci dilatent considérablement le thorax tout entier, non pas à l’instar de ceux qui éprouvent un rétrécissement des organes respiratoires, ainsi que cela se voit dans les angines et les dyspnées résultant d’un flux (κατάῤῥος) abondant et fréquent, ni comme ceux qui sont sous l’influence des deux causes, par exemple dans les péripneumonies ; ce sont, en effet, ceux-là qui respirent avec le plus de force et de fréquence.

Il en est de l’atonie spéciale d’une des parties du thorax comme de la faiblesse générale ; elle contraint les malades à dilater toutes les parties du thorax. Ainsi le gymnaste Secundus, qui pouvait observer ce qu’il souffrait, prétendait ressentir nettement l’atonie du diaphragme, qui le forçait à mouvoir toujours les muscles intercostaux et parfois aussi les muscles supérieurs. Parfois encore, serrant avec une ceinture les régions des hypochondres, il lui suffisait du diaphragme pour respirer dans le temps où il était en repos. Cette atonie était-elle inhérente au muscle même du diaphragme, ou aux nerfs qui y aboutissent, ou à tous les deux ?