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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.

au-dessus de la vertèbre centrale, et, en sens inverse, elle a fait concaves les apophyses ascendantes et convexes les apophyses descendantes des vertèbres situées sous la vertèbre centrale.

Le rachis, comme nous l’avons montré précédemment (XII, xii, p. 36 ; cf. aussi ch. v), opérant ses mouvements droits par la combinaison de mouvements légèrement obliques, et ces derniers mouvements exigeant, pour s’exécuter, que les cavités tournent, de chaque côté, autour de convexités qui demeurent fixes, la nature, avec raison, a rendu immobile dans ses deux articulations la vertèbre centrale, tandis qu’elle faisait toutes les autres vertèbres inférieures immobiles par leurs articulations d’en bas, et les vertèbres supérieures immobiles par leurs articulations d’en haut. En effet, quand nous fléchissons le rachis, les vertèbres placées au-dessous [de la dixième vertèbre dorsale] devaient se porter vers les parties inférieures, et les vertèbres placées au-dessus devaient remonter. Au contraire, quand nous nous relevons et que nous nous redressons, les vertèbres placées au-dessus devaient se mouvoir en s’abaissant, et les vertèbres placées au-dessous, en se relevant. Le but de l’une et de l’autre disposition est celui-ci : dans les mouvements de flexion, les vertèbres s’écartent les unes des autres autant que possible, comme si le rachis avait alors besoin de s’allonger ; et, au contraire, dans les mouvements d’extension, toutes les vertèbres se ramassent l’une sur l’autre, en s’approchant de la vertèbre centrale, comme si le rachis tout entier était alors contraint de se raccourcir[1]. Les cavités des os articulés entre eux (apophyses articulaires), cavités qui tournent de côté et d’autre autour des

  1. Ici encore Galien donne libre carrière à son imagination : les mouvements réels de la colonne vertébrale, soit les mouvements directs d’avant en arrière, ou d’arrière en avant, sont très-bornés, particulièrement dans la région dorsale, à cause du sternum et des côtes ; ils sont un peu plus étendus à la région lombaire, et plus encore à la région cervicale ; les grands mouvements se passent dans l’articulation du bassin avec le fémur. Du reste, si on fait abstraction des obstacles qui s’opposent à l’étendue des mouvements du rachis, les vertèbres libres et mues dans le sens de la flexion, ou dans celui de l’extension, surtout les vertèbres dorsales et les cervicales, se comporteraient à peu près comme le dit Galien. — Les mouvements obliques, qui comprennent sans doute l’inclinaison latérale et la circumduction, se passent bien plus dans les disques intervertébraux que dans les articulations ; les articulations permettent ces mouvements, mais dans des limites très-restreintes, plutôt qu’elles ne les opèrent. — Cf. p. 11 note 1.