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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/64

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, ii.

dantes établies sous les articulations, lesquelles, disions-nous (un peu plus haut : p. 49, l. 24), engendrent de forts ligaments. En revanche, ce sont les seules vertèbres qui n’ont pas de chaque côté les apophyses obliques que précédemment nous nommions transverses[1]. Nous devons expliquer la cause de la différence qui existe entre ces vertèbres ; car la nature ne fait rien en vain.

Nous avons montré (XII, xv ; p. 42) que la vertèbre centrale du rachis, lequel se termine par une épine en forme de voûte[2], est avec raison la seule qui ait l’apophyse postérieure (apoph. épin.) droite et sans inclinaison. Or, cette vertèbre centrale est précisément la dixième vertèbre dorsale. La nature, en effet, a partagé en cet endroit le rachis tout entier en parties parfaitement égales, eu égard à la dimension et non pas au nombre des vertèbres. Car les vertèbres supérieures sont bien plus nombreuses, mais les vertèbres inférieures l’emportent sur celles-ci par le volume de leur corps autant qu’elles leur cèdent pour le nombre. Il convient d’admirer comme parfaitement équitable la nature qui a mesuré l’égalité des parties non pas sur l’apparence , mais sur la réalité. C’est donc à bon droit que cette vertèbre, qui a une position choisie parmi toutes les autres et qui possède aussi une apophyse de forme spéciale, a encore des articulations de forme particulière (voy. p. 51). En effet, pour que le rachis se fléchisse également par toutes ses articulations, la vertèbre centrale devait rester immobile à sa place, tandis que toutes les autres devaient s’écarter insensiblement les unes des autres et de celle-ci, les vertèbres supérieures se dirigeant en haut, les vertèbres inférieures en bas. La nature, dès le principe, créant les articulations propres à ce mouvement, a fait convexes les apophyses ascendantes, et légèrement concaves les apophyses descendantes des vertèbres situées

  1. C’est là une erreur peut-être plus apparente que réelle, attendu que les apoph. transv. des 11e et 12e vert. dors., chez le singe, se rapprochent par leur forme et leur direction des apoph. supplément., dont il a été question p. 49, note 1. Voy. aussi p. 54 et les fig. dans les Dissert. précitée.
  2. Le texte vulg. porte : Τὸν μέσον τῆς ῥάχεως ὅλης σπόνδυλον εἰς περιφερῆ τελευτῶντα ἅκανθαν οἷον ψαλίδα. — D’après ce texte, c’est la 10e vertèbre qui présente la forme d’une voûte ; mais la suite du raisonnement et le passage parallèle du chap. xv du livre XII, p. 42, donne raison à B, qui porte : τελευτώσης, au lieu τελευτῶντα, de sorte qu’il ne s’agit plus d’une seule vertèbre, mais de l’ensemble des apophyses épineuses ou du rachis lui-même pour former la voûte.