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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/720

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, i-ii.

suffit pour te faire comprendre, en peu de mots, ce que je veux démontrer. Il serait ridicule de prétendre t’enseigner ce que tu sais depuis si longtemps, pour l’avoir appris de Platon. Aussi bien, ce n’est pas pour t’apprendre quelque chose de nouveau que j’ai fait mention de cette méthode analytique, mais j’ai pensé que cela serait très-utile pour toute la suite de mon discours, et que je ne pourrais mieux t’expliquer ce que tu désires savoir, c’est-à-dire la cause des erreurs que l’on voit commettre tous les jours à la plupart des médecins. Les errements des diverses sectes, aussi bien que les fautes commises fréquemment dans la pratique de la médecine, reconnaissent pour cause première et essentielle une méthode vicieuse dans les divisions. Les uns, en effet, s’en tiennent aux genres primitifs et principaux, et les indications qu’ils en tirent leur suffisent ; les autres poussent plus loin l’analyse, mais s’arrêtent avant le terme. Le grand nombre pèche par des divisions défectueuses ; mais celui qui, prenant tous les faits normaux et anormaux, les soumet à cette méthode pour retirer de tous ces faits, que lui a fournis l’analyse, des indications complètes, celui-là seulement pourra, dans la mesure des forces humaines, marcher d’un pas sûr dans le traitement des maladies. Les malades qu’il connaît, il les traitera mieux que les autres, et ceux qu’il ne connaît pas, il les traitera, autant que cela se peut, presque aussi bien que ceux qui lui sont connus. Il faut déterminer d’abord les différences qui résultent de l’âge, ensuite celles du tempérament et des forces et des autres circonstances que présente la nature humaine, c’est-à-dire la couleur, la chaleur, la constitution, les mouvements du pouls, les habitudes, les goûts, les inclinations de l’âme, sans négliger les différences qu’établissent les sexes, ni l’observation de la contrée, des saisons de l’année et de l’état de l’air ambiant. Cette étude, bien faite, permet de mieux connaître la nature particulière du malade. Toutes ces questions ont été exposées, les unes dans les traités Sur le pouls, les autres dans celui Des tempéraments ; quant aux choses contre nature, nous avons parlé de tous les genres et de toutes les espèces que présentent leurs variétés dans le traité Des affections. Je me propose de parler maintenant de ces malades dont la nature nous est parfaitement connue avant la maladie ; nous y comprendrons aussi tous les autres dont nous n’avions