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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/721

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DES FIÈVRES ÉPHÉMÈRES.

nulle connaissance, car il n’est pas difficile d’arriver par une détermination exacte à la connaissance de ce qui n’est pas bien déterminé.


Chapitre ii. — Des fièvres éphémères, de leurs causes et de leurs symptômes. — Diagnostic différentiel. — Dans ce chapitre il est incidemment question du traitement.


Commençons par les fièvres, puisque tu désires surtout une exposition de la méthode de leur traitement. Et, d’abord, parlons des fièvres les plus simples, de celles qu’Hippocrate (Aph., IV, 55) appelle éphémères. Elles surviennent à la suite de la fatigue, d’un excès de boisson, de la colère, des chagrins, d’émotions violentes et des autres préoccupations excitantes de l’esprit. Au même genre appartiennent les fièvres qui se manifestent à la suite d’un ganglion enflammé (bubonἐπὶ βουβῶσι), excepté celles, toutefois, qui surviennent sans lésion apparente. Dans ce cas, elles sont d’une nature suspecte et n’ont rien de rassurant. L’insomnie produit souvent une fièvre simple ; il en est de même quelquefois de l’excès de froid ou de chaleur. Toutes ces fièvres peuvent se dissiper aisément. Il faut se hâter de faire prendre des bains et de rétablir le régime de vie accoutumé. Ceux qui appliquent à tous ces cas la diète de trois jours (διάτριτον), si vantée [par les méthodiques], ne font, le plus souvent, qu’exaspérer la fièvre, sans compter les autres erreurs qu’ils commettent. Il n’est pas rare de voir la plupart de ces médecins se tromper à chaque visite ; à tel point, qu’ils créent artificiellement la maladie. Ainsi donc, le traitement de ces fièvres est facile à trouver, mais leur diagnostic demande plus de soin, et aucun auteur, avant nous, n’en a parlé comme il convient. Aussi, ne faut-il pas s’étonner des fautes que font la plupart des médecins dans le traitement ; elles sont la conséquence des erreurs de diagnostic. Il arrive souvent que des maladies graves surviennent, par une espèce de hasard, à la suite d’un excès de boisson, d’un échauffement ou d’un refroidissement, ou bien après des fatigues, des insomnies, des émotions violentes, ou tout autre accident qui peut avoir des effets nuisibles. On rapporte tous les phénomènes consécutifs à la cause précédente, sans supposer qu’il peut y avoir une autre diathèse ; on néglige en conséquence le régime, et l’on tombe,