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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/74

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, iv-v.

ne pouvant naître avec sécurité ni des parties latérales, comme cela se voit aux autres vertèbres, ni de l’endroit où la couronne de la tête[1] enveloppe la deuxième vertèbre (voy. p. 56), la nature a percé la première vertèbre, à l’endroit où elle a le plus d’épaisseur, de trous très-petits à sa partie supérieure, près de son articulation avec la tête, de sorte qu’elle a garanti par tous les moyens possibles contre les lésions, et la vertèbre elle-même et le nerf[2]. Il est évident pour tous que le nerf éloigné des articulations devait avoir une position plus sûre. Il est évident encore que la vertèbre étant percée de trous extrêmement étroits à l’endroit où elle a le plus d’épaisseur, est elle-même à l’abri de tout danger. C’est pourquoi si quelqu’un prétendait que toutes les heureuses dispositions que nous avons signalées pour toutes les autres vertèbres sont l’effet, non pas de la prévoyance et de l’habileté de la nature, mais du hasard, il n’oserait certes pas ajouter, je pense, que les trous de la première vertèbre ont été aussi créés par le hasard. Il est, en effet, d’une complète évidence qu’il valait mieux que les nerfs ne sortissent pas aux deux extrémités de la vertèbre, en raison de quoi elle a été percée ; on voit encore qu’il y avait danger, pour une vertèbre si mince, d’être percée ; en conséquence, elle n’a que des trous fort étroits et dans les parties où elle est le plus épaisse. Or, cette épaisseur plus considérable de la première vertèbre, la nature l’a ménagée non pas inutilement, ni sans but, mais en premier lieu, afin qu’elle fût percée en cet endroit sans danger, et en second lieu afin qu’elle reçût à sa partie inférieure les saillies (apoph. articul.) de la deuxième vertèbre, et, à sa partie supérieure, les éminences de la tête (condyles de l’occipital) ; car il était mieux que dans les endroits où elle devait éprouver le plus de fatigue, elle fût douée d’une force particulière.

  1. Par couronne de la tête, Galien (Des os, chap. viii) et Pollux (II, 131) entendent les condyles de l’occipital ; je voudrais donc lire première et non seconde vertèbre ; à moins qu’ici (ce qui paraît peu probable) Galien n’appelle aussi l’atlas couronne.
  2. Chez l’homme, la première paire cervicale s’échappe entre l’occipital et l’atlas par l’échancrure de l’atlas, qui laisse pénétrer l’artère vertébrale dans le crâne ; chez le magot cette échancrure est convertie en canal osseux.