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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/73

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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.



Chapitre iv. — Récapitulation des moyens pris par la nature pour la sécurité des vertèbres cervicales. — Dispositions particulières relatives à la sortie de la première paire des nerfs cervicaux, et dispositions qui dépendent du rapport de l’atlas avec la tête et avec l’axis. — Explication de quelques points de la structure de l’atlas eu égard à la sortie du premier nerf cervical.


Tous les ligaments qui enveloppent les vertèbres de toutes parts, ceux des apophyses latérales (voy. chap. ii, p. 49 et note 2) et encore plus ceux des apophyses postérieures (ligam. surépin.) sont communs à toutes les vertèbres (voy. XII, viii, ix et xv). Les muscles qui se trouvent aux vertèbres du cou présentent une force, un nombre et une dimension spéciale remarquable ; en effet, des muscles nombreux, grands et forts, entourent ces vertèbres bien qu’elles soient petites (voy. XII, iii, iv). Les extrémités latérales [des lames] qui engendrent [presque] toute la cavité supérieure [du corps de la vertèbre] pressent et maintiennent les prolongements (corps) des vertèbres supérieures qui entrent dans ces cavités. Grâce à toutes ces dispositions, les vertèbres cervicales ne sont pas moins garanties que les autres, bien qu’elles aient un mode d’assemblage beaucoup plus lâche. C’est ainsi que la nature a pourvu à la sécurité des vertèbres du rachis tout entier, et qu’elle a ouvert aux nerfs le passage le plus convenable.

Quant à la première vertèbre (atlas), très-différente des autres, si on se rappelle les articulations que nous y avons signalées dans le livre précédent (chap. v ; voy. aussi XIII, iii, p. 55-56), on voit que le nerf (première paire cervicale) ne pouvait trouver un passage ni aux parties supérieures qui s’articulent avec la tête, ni aux parties inférieures qui la rattachent à la deuxième vertèbre (axis), ni, comme dans les autres vertèbres, aux parties latérales. En effet, son mouvement est fort (voy. note 1 de la p. 11) et rend sa position très-variable, car tantôt elle embrasse exactement les saillies (condyles) de la tête ou les convexités (apoph. articul.) de la deuxième vertèbre et tantôt elle s’en écarte considérablement. Ainsi il y avait danger, si le nerf eût été établi aux articulations mêmes, qu’il ne fût comprimé par un rapprochement trop étroit ou rompu par un écart trop considérable des articulations, outre que la vertèbre elle-même est si mince en cet endroit qu’elle n’a pu être creusée. Pour ces raisons donc, les nerfs