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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/744

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, xv.

fort. Il en est de même s’il se rencontre dans le même individu deux maladies fournissant des indications qui se combattent. En effet, dans ce cas, on s’occupera de la plus urgente sans négliger entièrement l’autre.

Il ne faut pas examiner simplement les indications fournies par les symptômes et les maladies, mais d’après la cause qui a produit l’une et l’autre, par exemple la lipothymie et la défaillance (ἔκλυσιςrésolution des forces), car les médecins ont l’habitude d’appliquer ces deux dénominations à une seule chose. La chose même est une, mais les causes en sont nombreuses. En effet, la lipothymie résulte de choléra, de diarrhée, de dyssenterie, de lienterie, de flux menstruel, de blessures, d’hémorrhoïdes, d’évacuations du sang, d’épistaxis et de lochies excessives après un accouchement.

Parfois encore une apepsie grave produit une lipothymie, surtout quand elle relâche démesurément le ventre. L’affection dite boulimie n’est rien autre chose qu’une lipothymie. Une lipothymie précède toute suffocation utérine (hystérie) ; souvent aussi elle suit les ascensions, les déviations et les inflammations de l’utérus (voy. Lieux affectés, VI, v). Elle précède l’apoplexie, l’épilepsie de mauvaise nature, les diaphorèses, les syncopes et les marasmes ; parfois même elle survient dans les accès de fièvre grave, et principalement lorsque le corps est très-sec et décharné ou pléthorique outre mesure ; elle survient aussi dans une fièvre ardente et maligne ; elle saisit encore les individus dont les extrémités sont grandement refroidies dans les accès des fièvres. Ceux auxquels une inflammation grave du foie, de l’estomac ou de l’orifice de l’estomac donne la fièvre, sont aussi sujets aux lipothymies au début des paroxysmes ; elle attaque principalement ceux qui présentent une quantité d’humeurs crues non cuites (sic), ou une obstruction d’une partie importante. Sont encore exposés aux lipothymies ceux dont l’orifice de l’estomac est débilité ou mordillé par des humeurs malignes ou surchargé par des matières épaisses, ou visqueuses, ou humides, ou froides. Il est des gens chez qui la puissance des affections psychiques produit la lipothymie ; les vieillards surtout et les personnes affaiblies par une autre cause y sont sujets. En effet, chez beaucoup, le chagrin, la joie, la colère provoquent une lipothymie ; parfois aussi de petites sueurs,