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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/745

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TRAITEMENT DES FIÈVRES CONTINUES.

une légère transpiration se manifestant inopportunément chez des individus qui se trouvent dans cet état, occasionnent des lipothymies. J’en dis autant des sueurs excessives chez les individus plus forts. La rupture d’un abcès cause aussi une lésion grave des forces, surtout si le pus se répand brusquement dans l’estomac, dans son orifice ou dans le thorax. Nous-mêmes, en incisant un abcès, si nous évacuons le pus d’un seul coup, nous occasionnons nécessairement une lipothymie ; même accident, si des purgations, des clystères ou autres évacuants agissent brusquement. Ainsi, dans les hydropisies mêmes, l’humeur, quoique superflue, contre nature, n’est pas soustraite sans inconvénient par une évacuation subite ; dans ce cas, nécessairement l’individu est atteint de lipothymie. Des défaillances sont encore produites par la grande douleur que causent des irritations intestinales violentes, des tranchées, des tortillements ou des coliques qui surviennent tout à coup. Un nerf, une tête de muscle blessés amènent une lipothymie, comme aussi tous les ulcères malins, gangréneux et rongeurs des articulations, un refroidissement considérable ou une chaleur excessive et un épuisement de la tonicité vitale.

Telles sont les causes des lipothymies ; chacune d’elles réclame un traitement spécial, mais nous ne pouvons maintenant les décrire tous, car on ne saurait guérir les lipothymies associées aux affections sans guérir en même temps ces dernières. Nous n’en dirons donc actuellement sur ce sujet qu’autant qu’il en faut savoir pour remédier aux paroxysmes qui se déclarent soudain. Ainsi, dans le cas de défaillance par suite de choléra, de diarrhée et autres évacuations nombreuses et brusques, on aspergera d’eau froide les patients, on comprimera les narines, on frictionnera la région de l’orifice de l’estomac, on fera vomir, ou bien on irritera l’orifice de l’estomac en introduisant dans la bouche les doigts ou des plumes. Il faut aussi mettre des ligatures aux bras, aux jambes et aux pieds. Les liens doivent être plus nombreux et plus forts aux bras, quand les évacuations ont lieu par les parties inférieures, par exemple dans les flux hémorrhoïdaux, les diarrhées et les évacuations utérines. Souvent en effet, dans ces cas, une forte ligature des jambes attire quelque chose vers le bas. Au contraire, dans les épistaxis et les vomissements, que les liens des jambes soient plus nombreux et plus forts. De même, pour toutes les hé-