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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/746

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, xv.

morrhagies par blessures, établissez les liens dans les régions inférieures si les blessures sont en haut, et dans les régions supérieures si elles sont en bas (voy. Oribase, t. II, p. 774). Il faut trouver, pour la partie blessée, une position où elle soit inclinée en haut, mais pas excessivement ; car si, dans cette position, elle est tendue, et si de la douleur s’y fait sentir, l’hémorrhagie n’est pas moins redoutable que si elle inclinait en bas. Généralement il faut révulser (ἀντισπᾶν) vers les parties qui sont en rapport avec les parties affectées ou vers celles d’où procède l’évacuation 1. Ainsi, l’application de ventouses aux mamelles arrête sur-le-champ les évacuations violentes de l’utérus ; dans l’épistaxis, appliquez-les sur le foie ou la rate quand le sang coule d’une seule narine ; s’il s’échappe par les deux avec abondance et en grande quantité à la fois, appliquez-en sur les deux viscères. Le vin mélangé à l’eau froide guérit les défaillances causées par les brusques évacuations, et surtout quand l’écoulement se dirige vers l’estomac ; mais considérez si rien n’interdit une pareille boisson, par exemple l’inflammation d’un viscère, une douleur violente à la tête, ou une affection délirante, ou une fièvre brûlante dans une maladie sans coction ; car, dans de semblables affections, des lésions graves et presque incurables suivent l’ingestion du vin. Quand il n’existe aucun obstacle de cette nature, on déterminera immédiatement la nature du malade, ses habitudes, son âge et la crase de l’air ambiant. D’après ces considérations, donnez la boisson froide ou chaude. Les boissons froides sont interdites à ceux qui n’en ont pas l’habitude, ou que leur usage incommode manifestement, à ceux qui sont naturellement un peu froids ou fort âgés, ou qui se trouvent dans un pays naturellement froid ou en hiver ; donnez-en abondamment à ceux qui sont dans des conditions opposées. Que le vin soit chaud et léger, comme est le vin de Lesbos, dans les flux qui se portent au ventre ; qu’il soit épais, noir et acerbe dans les hémorrhagies. Appliquez sur la région même de l’estomac, de la matrice, du cardia, et sur le thorax, les épithèmes propres à fortifier ces parties ; à la tête et au front, appliquez et ceux-ci et les réfrigérants. En cas de rupture d’une 1 « On révulse vers les parties qui sont la source de l’évacuation, quand ces parties sont moins nobles que celles qui reçoivent le flux. » (Étienne, p. 321.)