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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/747

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TRAITEMENT DES FIÈVRES CONTINUES.

veine superficielle ou d’une veine du nez, appliquez un de ces médicaments qui arrêtent le sang (hémostatiques). Les bains conviennent beaucoup dans les flux de ventre, ils augmentent considérablement les hémorrhagies ; ils sont aussi très-contraires à ceux qui éprouvent des lipothymies par abondance de sueurs. Chez ces individus, en effet, il importe de resserrer et de refroidir le derme, et non pas de le relâcher. Ainsi, dans ce cas, on prescrira surtout le vin froid, et on ne permettra rien de chaud ; il ne faut pas non plus lier les membres, ni forcer à vomir, ni remuer en aucune façon. On doit, dans les habitations, ménager un accès à l’air frais, et donner à celui de la maison des qualités fraîches et astringentes, en jonchant le sol de rameaux de myrte, de tiges de vigne et de roses. Rien de ceci n’est utile pour le flux de ventre, car ce flux augmente à proportion que le derme se resserre. Dans les défaillances qui résultent d’évacuations, c’est donc de cette façon qu’il faut porter secours immédiatement.

Les défaillances qui résultent d’une abondance d’humeurs ne se traitent pas ainsi : il faut frictionner les membres des malades, les réchauffer et les lier. S’ils ont la fièvre, interdisez le vin, les aliments et les bains ; il suffit de leur donner en boisson une décoction de thym, d’origan, de pouliot, ou d’hyssope dans du mélicrat ; l’oxymel est également bon. Quant aux défaillances qui résultent d’affections de l’utérus, traitez-les par les mêmes boissons, sauf l’oxymel ; liez et frictionnez les jambes plutôt que les bras. De même que dans un flux utérin considérable nous appliquons des ventouses aux mamelles, de même, quand l’utérus remonte ou éprouve des déviations, nous en appliquons aux aines et aux cuisses. Nous approchons aussi du nez les odeurs les plus fétides et de l’utérus les plus agréables, Nous administrons les médicaments propres à relâcher et à réchauffer. Si c’est par faiblesse de l’orifice de l’estomac que survient la lipothymie, on appliquera sur cette région des cataplasmes fortifiants, ceux, par exemple, où il entre des dattes, du vin, de l’alphiton (orge torréfiée), du safran, de l’aloès et du mastic ; il faut les arroser avec les médicaments à l’absinthe, à l’huile aux pommes, à l’huile au mastic, au nard, aux fleurs de vignes sauvages et au vin. Si l’orifice de l’estomac est enflammé, ajoutez quelque réfrigérant, soit le suc