Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, ix.

vaisseaux voisins peut encore demeurer intacte pour les petites vertèbres, tandis que dans les grandes vertèbres elle est détruite par la longueur de la distance ; aussi dans les petites vertèbres, il suffit des deux trous précités (trous de conjugaison), par où entrent les veines et les artères et par où sortent les nerfs. Pour les grandes vertèbres, la nature a disposé, comme cela est nécessaire, non-seulement ces trous, mais encore ceux qui servent aux vaisseaux nourriciers. C’est pour cette raison, je pense, que sur tous les grands os, tels que l’humérus, le fémur, le cubitus et le tibia, viennent s’insérer de petits vaisseaux (vaisseaux nourriciers) et que les petits os n’avaient pas besoin de vaisseaux semblables[1]. De même donc que ce n’est pas de loin, ni par un long détour, mais des artères et des veines voisines, que les ramifications des vaisseaux ténus arrivent à toutes les autres parties de l’animal et également à celles du rachis, de même aussi les nerfs qui sortent de la portion de la moelle voisine de chaque vertèbre se distribuent dans les régions voisines de chaque vertèbre, la nature se gardant en tous lieux de mener par un long trajet les vaisseaux ténus à moins d’obstacle supérieur. Mais nous en dirons davantage à ce sujet dans le traité où nous étudions ensemble tous les vaisseaux (De la dissect. des vaisseaux, chap. xi. Voy. Dissert. sur l’anat.). Je sais que souvent déjà j’ai ajourné ce traité ; j’y parlerai aussi des vertèbres du cou, parce que seules elles ont des trous à leurs apophyses transverses (cf. note 1, p. 58) ; quant aux vaisseaux qui les traversent, bien que beaucoup d’anatomistes ne les connaissent pas, il n’est pas difficile de les trouver, quand on veut, surtout si l’on a lu mon Manuel des dissections[2]. On verra plus loin, dans le XVIIe livre, à propos des vaisseaux, quelle est l’utilité d’un tel trajet.

Maintenant je n’ajoute plus qu’une seule considération et je passe aux omoplates. Cette considération consiste à indiquer l’usage pour lequel la nature a, des régions précitées, engendré les nerfs du diaphragme. Nous avons en effet démontré précédemment (chap. v, p. 66, et ch. ix) qu’il vaut mieux que ces nerfs s’insèrent au centre du diaphragme, et que pour cette raison ils vont en descendant. Pourquoi d’abord la nature ne les a-t-elle pas fait

  1. Ai-je besoin de relever ici cette erreur théorique de Galien ?
  2. Ceci se trouve dans la partie encore inédite. Voy. Dissert. sur l’anat.