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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.

p. 526, 528). C’est ainsi que l’on frotte avec une liqueur visqueuse les essieus des chars de transports ou de guerre pour leur épargner un effort pénible et pour accélérer leur course.


Chapitre ix. — Admirables dispositions prises par la nature pour l’origine et pour la distribution des vaisseaux du rachis. — Galien, revenant sur les nerfs phréniques, montre que la nature ne pouvait les tirer que des quatrième, cinquième et sixième paires cervicales. — Raisons de cette disposition.


La nature, en disposant avec tant de soin tout ce qui concerne la moelle épinière et le rachis, ne leur aurait-elle envoyé ni veines, ni artères, ou les a-t-elle fait venir d’une région qui ne convenait pas, ou bien sont-elles en nombre insuffisant, ou trop grandes, ou plus petites qu’il ne fallait ? Ou bien est-il juste ici encore d’admirer la nature qui, des vaisseaux adjacents (branches spinales des intercostales) a tiré des ramifications pour chaque partie du rachis, pour chaque vertèbre une paire (ζεῦγος) d’une grandeur telle, qu’en se divisant elle suffit exactement à tous les corps qui environnent cette vertèbre ? Mais comme pour chaque vertèbre il naissait une seule paire (ζεῦγος) de nerfs, il est évident que le nombre de ces paires de nerfs devait être nécessairement égal à celui des artères et des veines. Il faut donc qu’on accepte pour les artères et les veines les explications que nous donnions (chap. iv) en exposant le lieu de leur origine, et qu’on admire ici encore la nature qui a su choisir le lieu de leur production le plus sûr pour les vaisseaux mêmes et aussi pour les vertèbres. En effet elle a employé un seul des trous dont nous parlions précédemment (cf. XIII, ii, p. 56) dans l’exposition des nerfs (trou de conjugaison) pour y faire passer les trois organes, conduisant le nerf de dedans en dehors, l’artère et la veine de dehors en dedans.

Rappelez-vous ici encore ce que nous avons démontré ailleurs (Facultés natur., III, xv), savoir : que chaque partie de l’animal tire à lui la nourriture des vaisseaux voisins, qu’elle ne pourrait la tirer si le trajet était trop long, et qu’en conséquence les vaisseaux se ramifient continuellement ; examinez aussi les trous étroits situés en avant de chacune des grandes vertèbres et par lesquels pénètrent les vaisseaux nourriciers. Mais dans les petites vertèbres vous ne trouverez aucune de ces dispositions, la nature sachant que la puissance attractive qui s’exerce par les os sur les