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DE L’ÉPAULE.

vait proéminer et essuyer le premier la violence des chocs extérieurs ? J’ai traité plus haut cette question, quand je parlais en général des parties du même genre (voy. chap. VII, p. 70).


Chapitre xii. — De la structure et de l’articulation de l’épaule (os et muscles) en général. — Admirable disposition de la tête de l’humérus, de la cavité de l’omoplate, de la capsule articulaire, des ligaments, des tendons ; utilité des apophyses de l’omoplate.


Mais il est temps maintenant de passer à l’articulation de l’épaule et de montrer d’abord avec combien de raison la nature a fait la tête de l’humérus exactement ronde, et la cavité qui termine le col de l’omoplate petite et en même temps abaissée ; ensuite de parler des muscles qui meuvent cette articulation, de dire quels ils sont, en quel nombre, de quelle forme, quelle utilité ils ont chacun en particulier, et de prouver qu’il n’était pas plus avantageux de les faire ou plus ou moins nombreux, ou plus grands, ou plus petits, ou de leur donner une autre position. Pour peu qu’on se rappelle ce qui a été dit dans les premiers livres de ce traité (II, xvii ; t. I, p. 210), on comprendra avec quelle [évidente] utilité la tête de l’humérus a été faite ronde et la cavité de l’omoplate peu profonde et abaissée. Tout le bras étant créé en vue de mouvements nombreux et variés, il fallait que la tête de l’humérus fût ronde, attendu qu’on ne pouvait pas trouver une forme plus favorable pour la facilité des mouvements, et que la cavité qui est en rapport avec elle ne fût ni trop profonde, ni terminée par un rebord trop élevé ; en effet, si l’humérus était renfermé dans une cavité étroite, et s’il était serré circulairement par des rebords élevés, il ne pourrait pas du tout se mouvoir facilement de tous côtés, ce qui était pour lui une condition non moins impérieuse que la solidité de l’articulation ; car c’est en vue de la facilité des mouvements que tout le bras a été créé. Ainsi peu s’en est fallu que la tête de l’humérus ne fût perpétuellement en danger de se luxer, puisqu’elle repose sur une cavité étroite, de telle sorte que, dans une grande partie de son étendue, elle déborde et se trouve suspendue sans soutien. Pourquoi donc le bras ne se luxe-t-il pas toujours dans les mouvements violents ? car, à ne considérer que la structure dont nous venons de parler, cela devrait lui arriver à chaque instant. Vous admirerez encore ici l’art