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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/98

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, xiii.

conque sont robustes et ont des tendons très-nerveux (fibreux), parce que ce mouvement est le plus fort de tous, et qu’il dépasse par sa puissance un mouvement simple. Si vous supposiez plusieurs mouvements se succédant l’un à l’autre, il faudrait calculer combien ils l’emportent sur un seul : de même songez avec moi que le mouvement de circumduction du bras équivaut à plusieurs mouvements qui se succèdent. La nature vous paraîtra peut-être avoir oublié sa sagesse ordinaire si vous examinez le muscle qui, des parties inférieures du dos (grand dorsal), se porte en haut sur l’humérus ; en effet, il ne devait pas être très-grand, puisqu’il est chargé de porter le bras en bas ; et vous accuseriez à bon droit la nature si le muscle n’était qu’un abaisseur. Toutefois, dans l’état actuel des choses, puisqu’il opère en outre chez l’animal deux autres mouvements, la rotation du bras en arrière et l’abaissement de toute l’omoplate, votre accusation serait sans fondement.

Mais revenons maintenant à l’omoplate. Puisqu’en vue de la communauté des sujets nous avons parlé d’un des muscles qui la meuvent, il nous faut étudier cette partie en commençant par le muscle qui nous occupe (grand dorsal), et que la nature a opposé tout seul aux muscles nombreux qui élèvent l’omoplate ; dans ce but elle l’a fait partir des vertèbres inférieures[1] du thorax, et l’a roulé immédiatement sur les parties voisines de l’omoplate (angle). Par suite de cette union, ce muscle abaisse l’omoplate, tandis que la partie qui va se fixer au bras et qui est continue [avec le faisceau destiné à l’omoplate] a été faite en vue du mouvement [de rotation du bras] dont je viens de parler. Quant à la partie qui s’enroule à l’extrémité inférieure (angle) de l’omoplate, elle abaisse aussi cet os ; car il était mieux de pouvoir mettre en mouvement non-seulement l’articulation de l’épaule, mais aussi quelquefois l’omoplate tout entière ; attendu que nous ne nous bornons pas à des mouvements d’élévation et d’abaissement, mais que nous portons l’épaule, en arrière, vers

  1. Le texte vulg. porte : Ἐκ τοῦ κάτω τοῦ θώρακος σπονδύλου, B a : ἐκ τοῦ… σπονδύλων ; il y a donc un des éléments de la vraie leçon, et il faut lire ἐκ τῶν… σπονδύλων ; puisque le grand dorsal prend son origine supérieure à dater des six ou sept dernières vertèbres dorsales.