Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/115

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on cite des exemples frappants de conversion chez des Hindous et même chez des musulmans très-instruits. On trouve même quelquefois la quantité, puisqu’en Birmanie on comptait déjà, en 1861, soixante mille chrétiens (non catholiques romains). Il est de fait que le manque d’unité dans le christianisme fait tort à la propagation de l’Évangile, comme, au commencement de l’Église, les ébonites, les basilidiens, les ophites, les valentinites, les marcionites, etc., y firent du tort. »

Le christianisme dans l’Inde doit avoir un cachet particulier. L’extrême gravité et les longs sermons anglais ne lui conviennent pas ; il faut donner un peu plus aux sens, mais sans tomber dans l’excès contraire. Sir H. E. Bartle Frere, ancien gouverneur de Bombay, qui a accompagné dans l’Inde le Prince de Galles, a dit dans une conférence, en 1872[1] : « La prédication du christianisme dans l’Inde, au milieu de cent soixante millions d’Hindous et de musulmans civilisés et industrieux, opère des changements moraux, sociaux et politiques, bien plus extraordinaires pour leur étendue et leur rapidité que tout ce qui s’est passé dans l’Europe moderne. »

Le caractère oriental de la Bible convainc heureusement les Indiens que la religion qu’annoncent les missionnaires n’est pas une religion anglaise, comme le peuple indien pourrait le croire. Le Rév. J. Long[2], de Calcutta, l’a bien prouvé dans son attachant ouvrage sur « les vérités scripturales élucidées par les usages et les proverbes orientaux »[3], dont il prépare une nouvelle édition très-augmentée.

À Dehri-sur-le-Sone, le 20 octobre 1875, la conversion

  1. « The Value of missions in India », p. 14.
  2. Ce célèbre missionnaire a fait, au Congrès dés orientalistes de Saint-Pétersbourg, auquel j’ai regretté de ne pouvoir assister, une intéressante lecture sur la langue primitive des Aryas et les langues qui en sont dérivées.
  3. « Scripture truth in oriental dress. »