Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au christianisme du Dr. G. C. Roy a eu lieu solennellement à l’église chrétienne, sous la présidence du Rév. W. Wilkinson, qui lui a donné le baptême, pour lequel deux ingénieurs ont été ses parrains[1]. Celle d’un kschatrya, à Peschavvar, a été très-remarquée[2] ; enfin il est beau de voir un brahmane se convertir au christianisme, mais surtout un brahmane comme Subrah Mangam, dont la généalogie remonte à trois mille ans, rejeter loin de lui son cordon distinctif et refuser toute distinction honorifique depuis son accession au christianisme[3].

Ces conversions me rappellent celle du babu Gamendra Mohan Tagore, de Calcutta, qui produisit d’autant plus de sensation qu’il fut déshérité par son père, Hindou distingué, auteur de plusieurs ouvrages, dont j’annonçai le décès dans mon discours d’ouverture de 1868[4]. J’ai eu le plaisir de voir à Paris, amené par le Rév. James Long le printemps passé, cet édifiant converti, aussi bien que ses deux aimables filles et leur compagne miss S. Woodhams. Heureusement, il n’est pas resté sous le coup de son exhérédation ; il a pu faire casser, quant à ce qui le concernait, le testament de son père, et il lui reste ainsi une immense fortune. J’ai sous les yeux ses « Thoughts by a Christian brahman, on the position and prospects of religion in India », publiés à Londres en 1871. Cet opuscule est dédié aux chrétiens indigènes de l’Inde, et il exprime en même temps la foi vive de l’auteur et l’espérance que l’Inde devra à la religion chrétienne sa régénération.

L’Église indigène indienne se compose, comme nos Églises d’Europe, de communiants et de non-communiants, c’est-à--

  1. « Indian Mail » du 20 novembre 1875.
  2. ’Alîgarh Akhbâr du 22 septembre 1876.
  3. Georges Trevor, « Times » du 1er janvier 1876.
  4. « La Langue et la littérature hindoustanies de 1850 à 1869 », p. 451 et 452.