Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/15

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Pape en venant en Europe, et que Sa Sainteté l’a cordialement accueilli et l’a remercié de la protection que le Nizam accorde gracieusement aux catholiques d’Haïderabad. Sir Salar Jang, il faut le dire, est très-tolérant, car il protège les sectateurs de Zoroastre, qui sont au nombre de trois cents seulement dans les États du Nizam. Il les traite avec une faveur marquée, et il leur a confié des postes importants dans le gouvernement[1].

Pendant son voyage, le Prince de Galles a pu s’assurer qu’au milieu des nombreux dialectes provinciaux parlés dans l’Inde, l’hindoustani est généralement compris partout[2]. La même chose a été constatée par le savant professeur Monier Williams, car, dans une lettre qu’il m’a écrite à son retour de l’Inde, il me dit, au sujet de l’hindoustani : « Pendant ma tournée dans l’Inde, j’ai été extrêmement frappé de l’importance croissante qu’acquiert l’hindoustani. Il a même cours comme lingua franca de tout le pays beaucoup plus que je ne m’attendais à le trouver. Personne ne peut espérer se mettre en rapport avec le peuple de l’Inde sans connaître l’hindoustani[3]. »

« Il serait bien avantageux pour les missionnaires et pour tout le monde, dit le Rév. R. Caldwell[4], que l’hindoustani fût la seule langue usitée dans l’Inde, mais il n’en est

  1. Aligarh Akhbâr du 4 septembre 1876.
  2. On entend aussi parler l’hindoustani non-seulement dans les ports de mer de l’Asie et de l’Afrique, ainsi que je l’ai déjà dit, mais ailleurs, et, entre autres, à San Francisco, en Californie (« Galignani’s Messenger » du 14 septembre 1876).
  3. « During my tour in India, I was greatly impressed by the increasing importance hindustani is acquiring. It is even more current every where as the lingua franca of the whole country than I expected to find. No one can hope to make himself acquainted with the people without knowing hindustani. »
  4. « The languages of India », p. 40. Il est bien étonnant (remarque Mr. J. C. Clough, On the mixed languages, p. 19) que l’alphabet romain, modifié par les missionnaires, soit presque inconnu dans l’Inde, malgré les avantages qu’il paraît présenter.