Aller au contenu

Page:Garcin de Tassy - Les Auteurs hindoustanis et leurs ouvrages.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Sri ou Lakschmi), Harbans Lal (chéri de la race de Siva).

Aux titres musulmans de ’Ata ullah (don de Dieu), ’Ata Muhammad (don de Mahomet), ’Ali Bakhsch (don d’Ali), répondent les titres hindous de Bhagavandat (Deo datus), Ram Praçad (don de Rama), Schiv Praçad (don de Siva), Kali Praçad (don de Durga). Les Hindous emploient même quelquefois en ce genre des composés hybrides hindipersans, tels que Ganga Bakhsch (don du Gange), etc.

Les titres musulmans i’Açad et de Scher (lion), sont représentés par le titre hindou de Singh, qui a la même signification.

Quant aux titres, appelés khitab, il y en a de spéciaux aux différentes castes d’Hindous.

Ainsi on donne aux brahmanes les titres de chaubé, de liwari, de dobé, depandé ; aux kschatriyas, rajpoutes et sikhs, ceux de thakur, de raé, de sinh ; aux vaicyas, marchands ou banquiers, ceux de sah ou seth ; aux lettrés, ceux de pandit et de sen ; aux médecins, celui de misr'[1].

Les faquirs hindous sont nommés guru, bhagat, gosaïn ou sain, et les sikhs, bhaïs (frères)[2].

À l’imitation des Hindous, les musulmans de l’Inde se divisent en quatre classes : les saïyids, les schaïkhs, les Mogols et les Pathans. Les premiers sont les descendants de Mahomet ; les seconds, les Arabes d’origine, ce qui n’empêche pas qu’on appelle de ce nom les convertis à l’islamisme ; par Mogols, on entend les Persans d’origine, et par Pathans, les Afgans.

On donne aux saïyids le titre de Mir (pour Amir) ; les schaïkhs n’ont pas de titre particulier. Les Mogols pren-

  1. Les musulmans nomment leurs médecins hakim, « docteurs ».
  2. Il y a parmi les poètes hindoustanis un Bhaï Gurdas et un Bhaï Nand Lal.