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Aussi à l’exception de quelques diwans remarquables qui ont acquis de la célébrité, la lecture de ces recueils est généralement insoutenable.

Un autre défaut des gazals qui composent ces diwans, c’est l’obscurité, que les Orientaux considèrent à la vérité comme une qualité estimable, car ils n’acceptent pas l’axiome développé dans la fable du singe et du jongleur d’Yriarte : « Sin claridad no hay obra buena. »

Parmi les diwans hindoustanis celui de Wali est le plus célèbre. Toutefois il paraît qu’on le lit peu actuellement dans les provinces nord-ouest, non-seulement à cause qu’il est écrit dans le dialecte du midi, mais encore parce que le style en est suranné. Il n’en est pas de même des diwans de Sauda, de Mir, de Dard, de Jurat, d’Yaquin, qui sont plus modernes et qui conservent toute leur vogue.

Parmi les diwans des poëtes contemporains, on distingue ceux de Atasch, de Zauc, de Nawed, de Nazir.

Les poëmes qu’on trouve à la suite ou en tête des diwans ont des formes variées que j’ai déjà eu l’occasion de faire connaître dans un mémoire spécial[1] et dans mon « Histoire de la littérature hindoustani[2] ». Pour ne pas me répéter, j’en mentionnerai seulement un petit nombre dont je n’ai pas parlé :

D’abord le fard on « l’unique » est, ainsi que son nom l’indique, un vers détaché, c’est-à-dire un baït composé de deux hémistiches. Les diwans se terminent souvent par un certain nombre de fard, et on leur donne alors le titre général de fardiyat.

Les marciyas, ou complaintes religieuses, sont chantées

  1. Journal Asiat. 1832.
  2. Préface du t. II.