Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/41

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plus souvent, ils font très bien de s’en mêler, mais devraient, ne fût-ce que par prudence, le faire avec plus de modération, de circonspection, ou plutôt moins impérieusement, se bornant à donner privément des avis et non pas des ordres publics. Leur présence trop assidue aux assemblées, la part souvent trop active qu’ils prennent aux discussions, ne paraissent être ni dans leur mission, ni dans leur compétence. Ils se sont fait par là un tort considérable car on leur attribue de suite, et la plupart du temps avec raison, l’établissement de toutes les mesures quelles qu’elles soient. »

Ce rôle politique s’était encore plus affirmé lorsque, le 22 avril 1824, deux ans et demi après la mort de Pomare II arrivée le 17 novembre 1821, ils procédèrent en grande pompe au couronnement de son fils encore en très bas âge (il était né en décembre 1820). Posant la couronne sur la tête de l’enfant après l’avoir oint des huiles saintes, M. Nott s’exprima ainsi : « Pomare III, je vous couronne « Roi de Tahiti, Moorea, etc… »

« Ce jeune prince, qui était élevé dans une école installée à l’île Moorea pour l’instruction des enfants des missionnaires, sous le nom prétentieux d’« Académie de la mer du Sud », mourut prématurément le 11 janvier 1827. Il était le dernier descendant mâle de la famille de Pomare.

Il ne restait plus que sa sœur Aïmata, née en 1813, dont, préoccupés de leurs vues sur le jeune roi, les missionnaires avaient entièrement négligé l’éducation. Elle fut toutefois reconnue souveraine des îles de la Société sous le nom de Pomare IV.

Les premières années de son règne furent signalées