Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
196
HISTOIRE

ouest de l’Amérique, ou peut-être même contre l’hypothèse de toute immigration quelconque, on s’attendrait à trouver aussi des différences entre eux tant sous le rapport physique que sous le rapport moral. Cependant il n’en est rien ; et la plus grande similitude régnait à cet égard. La différence entre les Sauvages du Canada et ceux de la Floride était à peine sensible.[1] Leurs personnes, leurs mœurs, leurs institutions avaient le même caractère et la même physionomie. En traçant le portrait des uns l’on fait celui des autres.

Ils étaient tous en général d’une belle stature. Élevés et sveltes, indices de l’agilité plutôt que de la force, ils avaient cet air farouche que donnent l’habitude de la chasse et les périls de la guerre.[2]

Les traits des Sauvages ne présentaient pas la même beauté. La figure plus ronde qu’ovale, le teint cuivré, ils avaient les pommettes des joues élevées et saillantes ; leurs yeux noirs

  1. Charlevoix. Volney prétend qu’il y a une différence notable dans les traits de chaque nation sauvage de l’Amérique septentrionale, cela peut être vrai ; mais elle n’est pas assez grande pour faire dire que chacune d’elles sort d’une race distincte : elle est peut-être plus légère que celle qui distingue entre eux les peuples européens. Ce ne sont que des nuances du type de la race rouge.
  2. Raynal.