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DISCOURS

téger contre les attentats commis au préjudice de leurs droits.

Mais quoiqu’on fasse, la destruction d’un peuple n’est pas chose aussi facile qu’on pourrait se l’imaginer ; et la perspective qui se présente aux Canadiens, est, peut-être, plus menaçante que réellement dangereuse. Néanmoins, il est des hommes que l’avenir inquiète, et qui ont besoin d’être rassurés ; c’est pour eux que nous allons entrer dans les détails qui vont suivre. L’importance de la cause que nous défendons nous servira d’excuse auprès du lecteur. Heureux l’historien qui n’a pas la même tâche à remplir pour sa patrie !

L’émigration des îles britanniques, et l’acte d’union des Canadas dont on vient de parler, passé en violation des statuts impériaux de 1774 et 1791, sont, sans doute, des événemens qui méritent notre plus sérieuse attention. Mais a-t-on vraiment raison d’en appréhender les révolutions si redoutées par quelques uns de nous, tant désirées par les ennemis de la nationalité franco-canadienne ? Nous avons plus de foi dans la stabilité d’une société civilisée, et nous croyons à l’existence future de ce peuple dont l’on regarde l’anéantissement, dans un avenir plus ou moins éloigné, comme un sort fatal, inévitable. Si je m’abandonnais, comme eux, à ces pensées sinistres, loin de vouloir retracer