nons les coutumes de nos ancêtres, ils nous tuent, ils nous massacrent, ils nous brûlent, ils renversent nos bourgades de fond en comble. Que nous sert de prêter l’oreille à l’Évangile, puisque la foi et la mort marchent ensemble. Depuis que quelques uns de nous ont reçu la prière, on ne voit plus de têtes-blanches, ajoutaient-ils dans leur expressif langage, nous mourrons tous avant le temps. (Relation des Jésuites 1643-4).
En effet, des tribus qui comptaient huit cents guerriers étaient réduites à trente ; il ne restait que des femmes et quelques vieillards.
Tandis que la faim et la maladie décimaient ainsi la population de l’Ile St.-Joseph, les Iroquois, au nombre de trois cents, s’étaient mis en campagne, et l’on ignorait de quel côté ils porteraient leurs coups. La bourgade de St.-Jean était la plus voisine depuis l’évacuation de celle de Ste.-Marie, et on y comptait 600 familles. L’irruption des Iroquois y fut regardée comme une bravade, et l’on marcha au-devant d’eux pour leur donner la chasse. Ceux-ci les évitèrent par un détour, et se présentèrent tout à coup au point du jour à la vue de St.-Jean. Ils firent leur cri et tombèrent sur la population éperdue le casse-tête à la main. Tout fut massacré ou traîné en esclavage. Le P. Garnier périt, comme le P. Daniel, au milieu de